
Parlons un peu cinéma indien pour faire plaisir à l'ami Savoy1... Enfin, on va voir...

Du 26 au 29 novembre 2008, un commando armé de terroristes sème la mort à Bombay, notamment dans le palace Taj Mahal. Le bilan de ces attaques sera de plus de 180 morts, créant un gros traumatisme en Inde, comparable à notre 13 novembre 2015.
Durant ces attaques s'est illustré par son courage Sandeep Unnikrishnan, officier et formateur dans les forces spéciales antiterroristes indiennes, décédé durant les derniers échanges de coups de feu avec les terroristes de l'hôtel Taj Mahal.
De cette histoire vraie, le cinéma indien nous tire ce Biopic sorti cet été, créé par une équipe de cinéma venu d'Inde du Sud, le film étant disponible en Telugu ou en Hindi. Ces attaques terroristes ont déjà donné lieu à d'autres films (dont le peu convaincant "Taj Mahal" du français Nicolas Saada).
La première heure de "Major" fait dans le biopic traditionnel, avec des touches assez indiennes, comme les parties de comédie romantique sirupeuses, classiques mais plutôt bien exécutées. Une grande partie du métrage est cependant dédiée aux évènements du Taj Mahal. On veut bien y croire un peu au début, mais quand notre major de héros se lance dans une séance d'échange de coups de tatanes à la Steven Seagal avec le chef des terroristes, lui-même expert en arts martiaux, on baisse les bras.
Imaginez que l'attentat du Bataclan soit traitée à la sauce "Piège de cristal", punchlines incluses, rehaussé de grosses touches de bis et d'explosions numériques, et vous aurez une idée du désastre de ce film affligeant et totalement infantile dans sa "restitution" de ces évènements tragiques.
Si l'on rajoute là-dessus une épaisse louche de nationalisme et de racisme satisfaits, 100% en phase avec le gouvernement indien actuel, voire de franc bellicisme anti-pakistanais, on obtient un film pas mal fait techniquement, mais au fond profondément infect, exploitant des évènements terribles pour attiser les feux de la haine entre les peuples.
Vu sur Netflix.