Revu sur Arte

(ils me surprendront toujours).
Partagé. Plein de bonnes choses : à commencer par la superbe photographie de John Seale, qui nous peint une nuit infernale en noir et blanc relevé par les couleurs flashy des cirés de pêche. Une composition magnifique et très riche de James Horner. Des effets spéciaux numériques (ILM est dans le coup) impressionnants (en cette année 2000) qui traversent le temps car astucieusement voilés par la nuit. Ajouté à cela un casting magnétique où chacun défend son personnage (avec en effet un aspect prolétarien qui fonctionne bien). Finalement tout est bien sauf… le film !
On pouvait facilement faire sauter l’intrigue parallèle sur le voilier et l’équipe de secouristes. Pourtant les péripéties en elles-mêmes sont hallucinantes (la tentative de ravitaillement en carburant en pleine tempête !

) sauf qu’on s’en fout un peu, on n’est pas venu assister à cette histoire, et cela étire inutilement le récit.
Je reviens à la BO de James Horner. Malgré sa richesse orchestrale et thématique, il y a en trop, tout le temps. C’est assommant. Avec les bruitages de la tempête, on nage en pleine bouillie sonore. Ce qui lui retire l’efficacité souhaitée en terme de relance ou d’émotion.
L’émotion justement… A la toute fin, la volonté larmoyante est peut-être trop ouvertement affichée pour la laisser naître en douceur.
Peterson et Emmerich, deux allemands à Hollywood qui ont été plus américains que les américains, tartinant au fil de leurs filmographies respectives un patriotisme exacerbé, comme pour dire merci à leur pays d’adoption pour avoir obtenue une Green Card. Mais ici, avec En Pleine Tempête, Wolfgang Peterson calme ses ardeurs (cf. Air Force One en 1997).
C’est boiteux, on n’est pas dupe de là où il veut en venir, mais rien à faire, on reste devant ce spectacle généreux et hypnotique pour se prendre confortablement la tempête du siècle en pleine gueule.