The Substance - Coralie Fargeat (2024)

[orco]

Gé-nial!
Je partais déjà confiant à la base et en fait, le film a carrément surpassé toutes mes espérances.
Alors oui, Coralie Fargeat convoque énormément de références : Cronenberg, Elephant Man, Shining, Body Melt, Society, Curse of the Fly (et bien d'autres) pour la partie horreur, et puis aussi Moon ou Black Swan pour le traitement du doppelgänger. A moins que ça ne soit qu'une relecture gore et tordue de Cendrillon... ou de Dorian Gray. Bref, on peut y voir beaucoup de choses, mais le tout forme une oeuvre nouvelle, cohérente et profonde, avec une vraie lecture sociale et une atmosphère unique (qui vous marque et vous imprègne encore bien après le film), et pas juste un catalogue de citations. Et tout cela va tellement loin, avec une mise en image et en son assez hallucinante... allez, je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais pour moi c'est un futur film culte!

[farlane]

Un film qui partage énormément de points communs avec Smile 2 (qui, en passant, surpasse sur tous les points le 1er opus)...
C'est même assez douteux:

Spoiler : :

- La relation toxique entre la mère et fille (voir ce que je disais précédemment)
- Le monde du show business et des apparences
- Le final monstrueux devant une foule de spectateurs (et que je trouve d'ailleurs bien plus pertinent dans Smile 2)

[orco]

Sortie BR/4K en France prévue pour le 30 avril. Ca va être long d'attendre.

[gnome]

Sortie BR/4K en France prévue pour le 30 avril. Ca va être long d'attendre.

Achat direct pour moi.

[Superwonderscope]

un détail que je ne connaissais pas : le film devait être distribué par Universal qui a lâché le projet à la suite d'une projection test à 3 "exécutives" de la firme et la réalisatrice a refusé de remonter et changer la fin (elle avait le droit de montage final par son contrat avec Working Title). Le film a été revendu 12.5 millions de $ à Mubi.
le film a aujourd'hui rapporté 70 millions à travers le monde. Mauvais décision d'Universal.
Mai aussi, le tournage semble avoir été compliqué:

https://www.lepoint.fr/pop-culture/clas ... 920.php#11

[darquos]

Très envie de le voir mais raté la dernière séance, j'espère qu'il sera dispo en streaming assez rapidement

[Lord Taki]

Featurette plus intéressante que la moyenne. Beaucoup moins promotionnelle, pas making-of non plus mais entre deux.
Plusieurs techniques dévoilées pour des plans du film.
A voir donc.

[farlane]

Mad Movies a classé le film dans les flops 2024...
J'aime bien le magazine (que je lis depuis bientôt 40 ans putain !) mais j'avoue que je ne comprends pas cette réaction face à un film qui a, certes, quelques soucis scénaristiques, mais qui est tout de même globalement fun (et qui marquera).
Je sais qu'il faut respecter la subjectivité de chacun, mais si en tant que mensuel de ciné fantastique tu n'es pas capable de faire une synthèse sur les qualités et défauts d'un long métrage, alors il y a des questions à se poser.
Surtout quand tu vois la composition de leur top !
Bref...Je suis perplexe

[Machet]

Non moi ça me va, puisque je trouve que le film - malgré ses qualités techniques et son énergie à revendre - tape à côté et rate sa cible. Je suis raccord avec leur classement.

Un film féministe ? A aucun moment on voit l’héroïne essayer de sortir de sa condition de playmate. Elle ne cherche pas à se cultiver, avoir une vie sociale, ou à dépasser sa condition, mais à la renforcer : tout ce qu’elle veut c’est montrer ses charmes, ce que la réalisatrice nous donne à voir avec beaucoup de complaisance, réduisant son personnage à son seul présumé atout. Si l’héroïne avait essayé de sortir de son statut de viande fraîche pour mâles bas de plafond, j’aurai dit ok, mais ce n’est pas du tout le cas. Elle est tout aussi névrosée que son chef qui la dégage à cause de ses rides. Le film nous dit que les filles sont conditionnées par les hommes (ok) mais débiles car sans aucune autre ambition. J’ai vu meilleure démonstration de féminisme.

[Cosmodog]

D’accord avec Machet. C’était aussi un peu l’écueil de Revenge qui montrait bien complaisamment le cul de l’héroïne tout le long du film.

Moi j’aime bien les féministes qui filment les bikinis en contre-plongée !


J’aime bien les Femen aussi.

[Machet]

Fond mis à part (après tout c’est une satire, alors pourquoi pas mettre tout le monde dans le même sac, à la manière d’un Starship Troopers) il y a aussi tous ces problèmes de scénario (prix à Cannes !) : on ne comprend pas vraiment les règles du jeu. Son double est elle sans être elle. Elle casse le mur de la salle de bain (salut les voisins, ça va ? Je m’installe chez vous). On ne sait pas si elle paie ou si elle est cobaye d’une expérience secrète (mais sans aucun contrôle scientifique pour autant). Quand elle est vieille, elle se traîne ou court, c’est selon. Et j’en oublie sûrement… Tout ça manque de clarification et de sens. Il faudrait un 2 en fait, pour expliciter les règles et mieux comprendre. Quelle actrice pourrait-on sortir de sa retraite ? Sharon Stone ?

Pour revenir au Flop de Mad, j’imagine que c’est lié à l’écart entre l’attente et la déception. Car cinématographiquement, oui le film a des qualités. Mais quel ballon de baudruche…

[orco]

Mad Movies a classé le film dans les flops 2024...
J'aime bien le magazine (que je lis depuis bientôt 40 ans putain !) mais j'avoue que je ne comprends pas cette réaction face à un film qui a, certes, quelques soucis scénaristiques, mais qui est tout de même globalement fun (et qui marquera).
Je sais qu'il faut respecter la subjectivité de chacun, mais si en tant que mensuel de ciné fantastique tu n'es pas capable de faire une synthèse sur les qualités et défauts d'un long métrage, alors il y a des questions à se poser.
Surtout quand tu vois la composition de leur top !
Bref...Je suis perplexe

C'est pourtant un vrai "mad movie" au sens propre du terme. J'ai arrêté de lire ce magazine depuis des années mais j'ai l'impression que je ne rate pas grand chose.

Non moi ça me va, puisque je trouve que le film - malgré ses qualités techniques et son énergie à revendre - tape à côté et rate sa cible. Je suis raccord avec leur classement.

Un film féministe ? A aucun moment on voit l’héroïne essayer de sortir de sa condition de playmate. Elle ne cherche pas à se cultiver, avoir une vie sociale, ou à dépasser sa condition, mais à la renforcer : tout ce qu’elle veut c’est montrer ses charmes, ce que la réalisatrice nous donne à voir avec beaucoup de complaisance, réduisant son personnage à son seul présumé atout. Si l’héroïne avait essayé de sortir de son statut de viande fraîche pour mâles bas de plafond, j’aurai dit ok, mais ce n’est pas du tout le cas. Elle est tout aussi névrosée que son chef qui la dégage à cause de ses rides. Le film nous dit que les filles sont conditionnées par les hommes (ok) mais débiles car sans aucune autre ambition. J’ai vu meilleure démonstration de féminisme.

Eh bien c'est justement là que réside la "morale" du film, qui nous prouve que suivre cette voie du tout physique jusqu'au bout ne mène à rien de bon au final...

C'est une fable, presque un conte de fées (cf. Cendrillon), pas besoin d'y rechercher trop de logique. Pour moi le switch entre les deux faces du même personnage m'a paru assez simple à appréhender.

[Machet]

Disons que j’aurai trouvé la morale plus forte si l’héroïne avait essayé de se sortir de cet univers satirique (où le personnage lutte contre, à la manière de Robocop ou de Truman Show). Là elle est condamnée par l’auteur car elle ne cherche pas à s’émanciper, au contraire elle cultive ce que les hommes souhaitent d’elle (univers ultra satirique où personne n’est sauvé par l’auteur - à la manière de Starship Troopers).

Elles sont filmées comme des droguées (à la manière de Requiem for a Dream), ce qu’elles sont effectivement. Il m’a manqué un regard plus humain, une porte de sortie. Je n’avais pas envie d’être mis dans la peau des spectateurs beaufs. Mais sa caméra nous force à ce regard biaisé. A aucun moment la réalisatrice ne les sauve (un peu avec la scène du miroir). Alors peut-être que je redécouvrirai le film dans 10 ans avec un nouveau regard. Mais j’ai toujours préféré la satire quand le personnage essaie de s’en échapper (Je préfère Robocop à Starship en résumé).

Encore une fois si le film avait fait 90min, j’aurai applaudi à la farce. Mais là…

Reste un vrai talent visuel, une vraie ambition de cinéma et des moments drôles et Jacksonniens (la fin façon concert de Rammstein). C’est évident.

Je me fais assez peu de souci pour le film, qui a tout pour devenir culte avec les années.

[orco]

Elle cherche tout de même à faire marche arrière à un moment donné, mais son doppelgänger l'en empêche. J'y vois plus une histoire à la Fight Club où les deux facettes d'une même personne sont en conflit.
Mais effectivement, la morale est plus à voir d'un point de vue extérieur et distanciateur. Même si tout un chacun (homme ou femme d'ailleurs) pourra se demander s'il ne se reconnaît pas un peu dans certains des travers illustrés ici.

Je pense aussi à cet agent qu'elle rencontre dans la rue et avec qui elle aura un rendez-vous, auquel elle n'ira pas. Personnage à priori anecdotique et pourtant, c'est lui qui incarne une réelle échappatoire. Echappatoire qu'elle va louper, de par ses mauvais choix et sa dualité. Comme quoi, les femmes sont victimes du système masculin mais également des barrières qu'elles s'imposent elles-mêmes. Le film est beaucoup moins manichéen qu'il en a l'air et c'est très bien!

[Atomu]

Je n'ai ni vraiment aimé ni vraiment détesté.
Vous avez déjà tout dit : les références aux films passés,
Je retiens un film qui va très loin dans son délire mais plombé par une morale connue. 1h40 ça aurait été bien mieux.