C'est vrai que le film est un joyeux bordel, mix d'idées inabouties et de chaos scénaristique... un peu trop long, aussi; 1H53 (sur le BD français). C'est bizarre, mais j'avais un souvenir d'une violence plus sanglante que cela à l'écran lorsque je l'ai vu?
Sinon, les oripeaux du premier sont en effet laissés derrière, et ce n'est pas plus mal. Kershner adopte des cadrages plus sages que Verhoeven, mais se concentre plus sur le spectacle que sur le message d'ironie. C'est une violence plus directe et finalement, plus transgressive : le personnage de l'enfant (Gabriel Damon) est quand même hallucinant

Hormis le fait de faire tourner un gamin de 13 ans, le faire jouer une tentative de meurtre sur un policier, tirer à la mitraillette, vendre de la drogue et avoir le dessus sur des junkies... je dis bravo. Pire encore, le voir à l'écran personnifier une sorte de mal quasi indestructible - le tout en parallèle avec l'équipe de baseball avec des gamins qui tabassent un propriétaire de magasin,s, le dévalisent, le tout sous la supervision du coach qui tire sur les flics... ça, c'est quelque chose qu'une major ne pourra pas refaire avant longtemps!
La violence est donc moins "over the top", plus réaliste que les débordements gore du 1e, et s'oriente plus vers une sorte de guerre des gangs qui privilégie la mitraille, les explosions en tous genres. Je me souviens qu'à l'époque les critiques l'avaient trouvée démesurée et condamnable -du fait des enfants- Ceci dit, elle n'est finalement que prémonitoire, au regard de l'actualité, et cette vision n'est plus après tout qu'une dystopie proche de notre XXIe ssiècle.
La privatisation des villes qui sont endettées - c'est ce qui est en train de se passer dans les USA actuels. Les gangs avec des ados qui manient les armes - on y est. la drogue cheap accessible à tous (on substitue le crack au Nuke et on y est) - la manipulation des masses par des soit-disant gourous (bravo le discours sur Jesus par Noonan!) : les sectes pullulent aux USA et ailleurs. Quelque chose de prémonitoire, car Détroit a été ravagée par la crise de l'automobile et les sub-primes.... et enfin les espèces de parallèles entre OCP et les manipulations politiques effectuées par les nazis, je n'avais pas fait attention à cela lors de la première vision. Et ça m'a sauté aux yeux ici : la mise en scène du dernier tiers avec la présentation de RoboCop 2, les banderoles déroulées sur les batiments, les couleurs d'OCP, la promesse de vie meilleure terrassant le "vieux Détroit", l'élimination de la démocratie - entre autres.
Le travail sur la stop motion est superbe, si on met de côté certains soucis de rapport de taille lors des batailles entre les deux Robocop. Avec des scènes mémorables (l'ascenseur, notamment) - et les premiers effets graphiques ont par contre pris un coup dans l'aile. Mais bon, c'était il y a 22 ans, aussi. Certaines transparences sont assez laides : où Robocop pendouille dans le vide, entre autres...
Le score de Rosenman est toujours aussi

. Le thème est assez pompier et ces chœurs finaux font tâche : comment est-ce que quelqu'un a pu laisser passer cela?
Nancy Allen est un peu laissée de côté, c'est dommage - mais l'évolution de Murphy (via sa régression et son désossement) m'ont convaincu sur la nouvelle direction souhaitée.
Une nouvelle vision satisfaisante, même si le produit final apparait plus bancal que son prédécesseur - sans doute beaucoup aux problèmes d'écriture plutôt que le choix de Kershner. C'est quand même très correctement emballé et suffisamment violent pour émerger du reste des productions. Le film, comme le premier, s'inscrit en droite lignée des violences urbaines que le ciné américain a aimé mettre en scène de manière très violente au début des années 90 (et là aussi, je repense à Predator 2)
le BD français est magnifique! Comparé au premier, c'est le jour et la nuit. les couleurs émergent, la lumière ne sature pas, la définition est beaucoup plus sûre (contour des visages, les fonds qui se distinguent du premier plan). et les explosions ne paraissent plus étouffées, mais se répartissent sur tous les canaux. Mais bon, hélas, des bonus abonnés au néant (2 films annonce)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?