
Pas vraiment convaincu par le dernier-né des studios Pixar. L'idée de combiner le questionnement sur la solitude universelle de l'humanité à celle d'un individu est intéressante, le personnage d'Elio parvient à être attachant, son pote Glordon également, mais le genre science-fictionnel ne sert ici que d'habillage et manque totalement de profondeur, comme si les réalisateurs s'en contrefichaient un peu. Résultat, rien de bien original ni d'épique dans cette histoire de comité intergalactique en proie à un prétendant belliqueux qui semble sortie d'une série TV. Les personnages sont standards et souvent inutiles, avec un rendu graphique de gélatine trop général qui conforte leur absence de solidité scénaristique. De plus, le film n'assume absolument pas les conséquences de ses événements qu'il évacue au profit d'un happy ending forcé (qui demanderait à retourner sur Terre vivre sa petite vie tranquille après ça ? Et d'ailleurs, comment tout n'est pas chamboulé, avec nos héros en captivité, soumis aux interrogatoires des services secrets ?).
D'accord, Elio n'est pas censé être un film de SF pour adultes, mais dans ce cas, autant éviter de mobiliser des thématiques sérieuses pour ne rien en faire ensuite (la race des Hylurgiens est sans cesse décrite comme des exterminateurs, mais ils sont sympas au final). Bon, Pixar oblige, il y a tout de même de bonnes idées par-ci par-là, comme l'attitude des clones, la séquence horrifique (avec clin d'œil à Terminator) ou le nerd en chef (construction très clichée mais a priori bienveillante). Mais on s'éloigne de plus en plus de leur magie créative initiale pour frayer dans le ventre mou et commun des productions animées.