
Lady Yakuza - Chronique des joueurs
Un 5ème opus qui confirme la fibre sociale de la saga Lady Yakuza en s'intéressant aux révoltes de métayers d'indigotiers face aux grossistes/propriétaires terriens. Le film se sert de ce cadre contestataire pour mettre en conflits diverses factions yakuzas aux liens d'alliance et d'opposition complexes. L'enjeu est encore une fois de privilégier un supposé code d'honneur respectueux des traditions et du petit peuple face aux tentations d'acoquinement mafieux avec les puissants.
Oryu se retrouve bien évidement prise à partie dans ces différends, tout en devant une nouvelle fois faire face aux injonctions de normalisation féminine, jusqu'à devoir abandonner temporairement son statut de yakuza. Une problématique qui fait écho aux tiraillements d'autres personnages ayant quitté le milieu et luttant contre eux-mêmes pour ne pas y retourner. Tout ceci entraine moult dilemmes moraux à la résolution insoluble, et tragédies humaines assez touchantes (le lien entre ce yakuza errant et la fillette de l'homme qu'il a tué).
J'ai beaucoup aimé cette Chronique des joueurs, d'une durée supérieure qui lui permet de complexifier les personnages, les groupes et leurs relations. Les méthodes d'étouffement de la révolte populaire par les yakuzas sont vraiment salopardes. Les scènes de jeu avec les cartes hafuda sont très chouettes, la mise en scène appuyant le fétichisme du rituel (bon, on ne comprend toujours rien aux règles des paris). Et superbe tenue de Oryu pour le carnage final.