Quel plaisir que de redécouvrir sur grand écran la version restaurée de mon Woo préf' ! Certes, le fait d'avoir mangé beaucoup de polars HK ces dernières années amène à reconsidérer l'intérêt tout relatif d'une intrigue très réduite, même pour un film de ce genre, et dont le déroulé planplan génère un ventre mou dans son premier tiers. Tony Leung bénéficie d'un personnage un poil plus développé que le reste des stéréotypes qui peuplent le scénario, les têtes d'affiche étant sauvées par leur charisme indéniable (Chow Yun-Fat, évidemment, mais gros king perso pour Philip Kwok en sbire ultime).
Mais A toute épreuve n'est pas pensé pour nous happer sentimentalement ; il est là pour balancer des ballets de gunfights enfiévrés en mode unlimited ammo de mecs qui bondissent à travers toutes les vitres disponibles, avec des explosions énormes et des hommes de mains qui gesticulent de décès sous les impacts, sans que personne n'ait jamais à remplir des rapports administratifs expliquant les montagnes de cadavres. Et difficile de trouver mieux dans le genre. La séquence de l'hôpital demeure encore aujourd'hui dingo par son ampleur démesurée et son degré de méchanceté envers les civils.
Rail shooter ultime qui culmine dans son célèbre plan séquence à la réalisation folle, Hard Boiled ne cherche pas à être autre chose qu'un gros ride d'action déraisonnable et fantasque, véhicule des obsessions artistiques de John Woo. De quoi filer une bonne banane.
A toute épreuve - John Woo - 1992
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