(Robert Duvall joue un tueur à gages new-yorkais, fasciné par le tango, et envoyé en Argentine pour assassiner un ancien général...)
Le personnage principal prend une dimension extraordinaire (et insoupçonnée au départ), dans ce film qui autrement n'aurait pas retenu notre attention : car ce tueur qui se prend pour De Niro frôle constamment le burlesque sans jamais l'atteindre. Très parano-narcissique, il soigne son image virile et la défend de manière aggressive parce qu'en même temps il demeure très précieux et délicat, angoissé par la vieillesse et la perte de la maîtrise de soi.
Sa maniaquerie de "professionnel" ne trompe personne sinon lui-même, qui va jusqu'à imposer des règles ridicules à ses commanditaires argentins éberlués devant pareil énergumène ("6 heures moins 20 ou 5 heures 40 ?! ").
N'en demeure pas moins une menace qui pèse constamment sur lui et sa petite famille qu'il veut protéger, ce qui lui donne une "mission" : faire quelque chose de Bon en échange de son métier où il donne la Mort.
D'où cette fascination pour le tango, si grâcieux et qui met en scène le grand "Tout", où se mêlent l'amour et la mort...
Robert Duvall est extrêment subtil dans son interprétation et rend palpable la complexité du personnage, ses tiraillements, sa solitude aussi. C'est bien lui qui donne toute sa dimension au film.

