Samaria - Kim Ki-duk (2004)

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Allan Theo
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Samaria - Kim Ki-duk (2004)

Message par Allan Theo »

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Syno:
Yeo-Jin n'a pas encore vingt ans ; elle vit avec son père veuf. Sa meilleure amie, Jae-Young, est prostituée. Yeo-Jin lui sert pour ainsi dire de manager - elle fait le tri des clients et veille à ce qu'il paient leur dû. Un jour, Jae-Young s'amourache de l'un d'eux et lui donne rendez-vous pour un dîner à trois. Yeo-Jin se fâche de cet excès d'intimité et Jae-Young annule le rendez-vous. Peu de temps après, Yeo-Jin commet une faute aux conséquences funestes. Elle fait comme d'habitude le guet lorsque Jae-Young disparaît dans le motel avec un homme. Cette fois-ci, Yeo-Jin n'a toutefois pas remarqué les policiers qui traquent les prostituées mineures...


Sur une trame pas trop surprenante Kim Ki-duk nous offre, en omettant toutefois le dernier tiers, un film à la fois fort émotionnellement et beau visuellement (comme à son habitude)
Les actrices sont splendides et on assiste à la déchéance programmée d'une famille monoparentale du fait d'un incident tragique (que je ne dévoilerais pas ici).

Tous irais sur le mieux si le film ne peinais pas à ce terminer, car le dernier tiers est vraiment calamiteux, Kim Ki-duk ne sachant pas vraiment comment finir, il nous assène de séquence plus ou moins laborieuse (ou comment rester 10 minutes sur une voiture bloquée à cause d'un caillou) sans toutefois réellement conclure pareil histoire … Frustrant !

Ne boudons pas notre plaisir et profitons de la chance de voir ce film sortir en salle, d'ailleurs il est à mon goût supérieur à Cost Guard sortis précédemment. Reste que cette année, ma préférence vas à Spring, Summer, Fall, Winter and Spring en attendant de découvrir Adress Unknow pendant le festival Asiexpo.
Modifié en dernier par Allan Theo le dim. oct. 31, 2004 7:37 pm, modifié 1 fois.
"Comme disait mon ami Richard Nixon, mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu'une grosse sur l'honneur. Allez en vous remerciant bonsoir."
Homme du nord
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Message par Homme du nord »

et bien vu ce week-end avec pitchblack ( de retour sur le forum dans très peu de temps ) et à peu près mème avis : c'est très joli mais un peu chiant, spécialement la fin qui dure, l'impression qu'il ne savait pas comment terminer son film...
Sinon, je n'ai pas été touché par le film, sans trop savoir pourquoi : comme si le sujet avait été traité à la va vite, que le réal s'était désinteressé de son sujet en cours de route.
bref, le meilleur reste aussi pour moi Printemps, été... et du même niveau que coast guard. Bientot adresse unknow et bad guy :)
"Quand on n'a qu'un marteau dans la main, tous les problèmes deviennent des clous." - Park Chan-Wook, 21/01/99 à 10h32.
Battosai
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Message par Battosai »

Tiens, je suis pas vraiment du même avis qu'allan théo :lol: .

Le film est divisé en trois parties, ce n'est pas pour rien tant les trois parties paraissent distincte dans leur traitement.

Le film démare de manière assez sensible. Malgrès un sujet graveleux, kim ki duk choisit de se concentrer sur ses deux héroines. Une touchante beauté émane de ces deux lycéennes dont on devine, aux sourires et aux bribes de dialogues, la confiance inébranlable qui les unit. Malgrès les actes sordides qu'elle commet, la jeune fille émeut dans son illusion utopique de connaitre tout ceux avec qui elle couche. C'est beau, une troublante sensation se dégage du spectacle de ces deux jeunes filles insouciantes, qui ne semblent pas réellement se rendre compte de ce qu'elles font.

Le deuxième partie frole la catastrophe. Le réalisateur s'enmêle dans un mélange poussif de réflexion sur la culpabilité, de métaphore sexuelle (avec, parfois, des relents mal digérés de "théroème" de pasolini), de film de vengeance (sans doute histoire de foutre quelques scènes choc). Alors que la beauté de coast gurad résidait dans cette folie qui tombait soudaiment sur les personnages, pour ne plus jamais lacher prise, Kim ki duk choisit ici de monter graduellement la tension. S'ensuit de chiantes, et répétitives scènes, ou le père pète peu a peu les plombs. Tout semble ampoulé, on n'y croit jamais (la scène du resto avec l'ami du père....c'est franchement n'importe quoi)

Enfin, le film s'achève sur un joli voyage de la dernière chance. Le père sait que rien ne sera plus comme avant, mais tente de faire comme si, pour la dernière fois. Si la communication père-fille est difficile, elle se rétabli sur la fin, peut être un peu trop tard. Kim ki duk retouve alors, l'espace d'une bobine, la beauté élégiaque des paysages d'automne. Il recentre aussi son film sur les personnages du père et de la fille, lui donne la portée intimiste que l'on trouvait dans la première partie, parvient presque a nous faire oublier l'éparpillement grostesque du milieu du film.

A noter, comme pour coast guard d'ailleurs, la magnifique musique, a base comptines désanchantées et limpides.
XX
Zecreep
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Message par Zecreep »

Film intéressant, mais mineur dans la filmographie de KKD. Le cinéaste se perd dans son scénario et frôle d'aileurs parfois le ridicule (la fin est lamentable). Dommage, les personnages sont attachants.

XX
jPl
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Message par jPl »

J'ai vu le film hier et je l'ai trouvé sublime !
L'histoire est terriblement belle, tragique.

*SPOILERS*

D'un côté, cette fille qui cherche la rédemption dans la "prostitution gratuite" ; de l'autre, son père qui cherche à supprimer ce qu'il croit être la cause de cette prostitution (les hommes, pervers et sans scrupules).
A aucun moment ils ne parlent du problème, ou font un pas l'un vers l'autre.
Leur rapprochement se fera lors du voyage / pèlerinage sur la tombe de la mère, retour aux sources dans tous les sens du terme, et seul occasion pour tenter de communiquer, faire un geste vrai l'un pour l'autre (épisode de la voiture enlisée à prendre dans ce sens).

Ce qu'il y a de terrible dans cette histoire, je trouve, c'est que le père n'a aucun moyen de comprendre sa fille, et encore moins de l'aider dans sa quête, aussi révoltante soit-elle.

Il ne peut lui laisser en héritage que son amour, et... une leçon de conduite (faut-il le prendre au sens figuré?).

Le miracle qu'il espérait a bien eu lieu, en un sens.
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