A tout de suite: Benoit Jacquot étonne!

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Zecreep
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A tout de suite: Benoit Jacquot étonne!

Message par Zecreep »

... et détonne! Cinéaste toujours classique dans son approche des sujets les plus sulfureux (Sade, L'ecole de la chair), Benoit Jacquot revient 3 ans après Adolphe avec un film empreint de nostalgie des années 70 tout à fait fascinant. Fini le classicisme, voici le jeunisme. Jacquot nous replonge dans ses années 70 avec un réalisme soulignée par un noir et blanc irréprochable et nous conte une belle histoire initiatique (une jeune bourgeoise, Le BEsco, rencontre un garçon qui s'avère être un voyou, pis, un braqueur de banque, elle le suit dans son errance et sa fuite). Aidé par la musique empruntée à Tangerine Dream, le film brille par sa mise en scène sensible et inspirée.
Superbe.

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eric draven
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Message par eric draven »

Moi de Jacquot, le film que j'aimerais voir c Les ailes de la colombe réalisé en 1981 avec Isabelle Huppert.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
Zecreep
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Message par Zecreep »

eric draven a écrit :Moi de Jacquot, le film que j'aimerais voir c Les ailes de la colombe réalisé en 1981 avec Isabelle Huppert.
Draven, 23 ans de retard... Bon, je ne dis rien, j'ai vu les3/4 de sa filmo, tout au cinéma, mais je n'ai jamais vu Les Ailes de la colombe, car j'étais un petit ogsse à l'époque.
Battosai
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Message par Battosai »

Excellent surprise, en effet.
Comme dans un film de garrel, A tout de suite est en noir et blanc, beau et granuleux (photo de caroline champetier, également chef op chez garrel...), la caméra s'attarde sur les visages, traquant les expressions, les émotions, et la narration est sèche et saccadée.

Inspiré d'un fait divers, jacquot élimine tout élément sensationaliste (pas de hold-up, pas de procès...) pour ne garder ce qui l'intéresse : sa fascination pour une jeune fille qui laisse tout tomber par amour. Islid le besco, dans un role assez proche de celui qu'elle avait dans roberto succo, étonne, une fois de plus. Elle y est superbe, partagée entre l'insouciance, ou plutot l'aveuglement de l'amour, et la peur de l'inconnu. A ce titre, la très réussie affiche, reprenant le plus beau plan du film, parvient aisément a retranscrire cette sensation.

Rappelant parfois la fraicheur et la vivacité de la nouvelle vague, Jacquot livre un des meilleur films francais de l'année, loin de son précédent film, le joli, mais figé et "classique", Adolphe

xxx(x)
Zecreep
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Message par Zecreep »

Que tue s prévisible Battosai! :wink:
Manolito
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Message par Manolito »

Au secours ! Comparer ça au dernier Garrel, c'est une vraie injure pour le pauvre Philippe. "Les amants réguliers" propose un vrai travail sur l'image, le grain du noir et blanc, une mise en scène ample qui laisse les acteurs s'exprimer. Jacquot nous offre un noir et blanc moche, souvent mal éclairé (contre-jours foireux, etc.) avec une technique amateur (prise de son inaudible, post-synchro parfois digne d'un vieux doublage de film de Kung Fu).

Garrel propose une reconstitution historique soignée, inspirée, à tel point qu'un spectateur non avertie peut croire que son film a réellement été tournée dans les 70s - c'était mon cas :oops: . "A tout de suite" ne se donne aucune mal, à part de garer parfois une R12 sur un trottoir qu'on voit dans plusieurs plans et nous refiler des stock shot à droite et à gauche. Chez Mattei ou Franco, c'est une technique Z de film fauchée. Chez Jacquot, c'est un choix de mise en scène, une démarche esthétique. Ah pardon.. :? :? :?

Le personnage principale est une conne, une petite gourde riche dont on se contrefout. Isild Le Bescot marmonne la moitié de ces dialogues - souvent très artificiels. Les scènes se voulant vaguement à suspens nous ennuie. Le seul point du film semble être de nous montre Le Besco à poil sous toutes les coutures... Bonne vieille tactique pour séduire le marché des arthouse américaines, toujours ferventes de foufoune et de nichons.

Le cinéma français d'auteur coincé dans ses derniers retranchements de médiocrité. Bon , allez, ne soyons pas totalement vache, il y a quelques moments jolis (lorsque les amants respirent à l'unisson), certains acteurs s'en sortent (les deux garçons), mais l'unanimité critique entourant les films de Jacquot reste toujours pour moi un total mystère...

Soit dit en passant, j'ai nettement préféré "Adolphe", dont les personnages sont au moins un minimum attachant et la finiton professionnelle...
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