Au secours ! Comparer ça au dernier Garrel, c'est une vraie injure pour le pauvre Philippe. "Les amants réguliers" propose un vrai travail sur l'image, le grain du noir et blanc, une mise en scène ample qui laisse les acteurs s'exprimer. Jacquot nous offre un noir et blanc moche, souvent mal éclairé (contre-jours foireux, etc.) avec une technique amateur (prise de son inaudible, post-synchro parfois digne d'un vieux doublage de film de Kung Fu).
Garrel propose une reconstitution historique soignée, inspirée, à tel point qu'un spectateur non avertie peut croire que son film a réellement été tournée dans les 70s - c'était mon cas

. "A tout de suite" ne se donne aucune mal, à part de garer parfois une R12 sur un trottoir qu'on voit dans plusieurs plans et nous refiler des stock shot à droite et à gauche. Chez Mattei ou Franco, c'est une technique Z de film fauchée. Chez Jacquot, c'est un choix de mise en scène, une démarche esthétique. Ah pardon..
Le personnage principale est une conne, une petite gourde riche dont on se contrefout. Isild Le Bescot marmonne la moitié de ces dialogues - souvent très artificiels. Les scènes se voulant vaguement à suspens nous ennuie. Le seul point du film semble être de nous montre Le Besco à poil sous toutes les coutures... Bonne vieille tactique pour séduire le marché des arthouse américaines, toujours ferventes de foufoune et de nichons.
Le cinéma français d'auteur coincé dans ses derniers retranchements de médiocrité. Bon , allez, ne soyons pas totalement vache, il y a quelques moments jolis (lorsque les amants respirent à l'unisson), certains acteurs s'en sortent (les deux garçons), mais l'unanimité critique entourant les films de Jacquot reste toujours pour moi un total mystère...
Soit dit en passant, j'ai nettement préféré "Adolphe", dont les personnages sont au moins un minimum attachant et la finiton professionnelle...