Après les films totalement anodins (du genre "Oscar Wilde", de Gregory Ratoff, avec Robert Morley et John Neville) affublés de la signalétique (-16), voici que le sulfureux "Haxan" de Benjamin Christensen, peut-être LE SEUL film muet interdit en France aux moins de 18 ans (vous avez bien lu: DIX-HUIT...), non pas lors de sa sortie originale dans les années 20, mais lors de sa ressortie au moins 50 ans plus tard... ce film, donc, passe sur CinéCinémas Classic "tous publics", apparemment.
Je sais, il se trouvera toujours un petit malin pour rétorquer qu'entre-temps, le film est repassé devant une commission de censure, mais même si c'est le cas (ce que j'ignore), en QUOI celà explique-t-il quoi que ce soit ???
En effet, si on peut comprendre qu'un film interdit, disons, aux moins de seize ans vers 1950 passe aujourd'hui avec un simple (-12), voire (-10), ici nous parlons d'un film ayant récolté l'interdiction absolue aux mineurs, et décrétée désormais "visible par tous".
Ca rime à quoi ? à qui fera-t-on croire qu'il y ait eu, dans l'intervalle, de tels changements dans la société, qu'un film que mon beau-frère (c'est un exemple), âgé de 17 ans à l'époque de sa ressortie, ne pouvait donc voir, bien qu'il soit déjà marié et père de famille (eh oui, il s'est marié à 17 ans, avec une dispense signée du Général de Gaulle!), que ce film, donc, puisse être vu sans problème aucun par les petits-enfants du même beau-frère ? Ca vous paraît complètement insensé ? je ne vous le fais pas dire.
Ca prouve en tout cas l'incohérence et la stupidité de ces "commissions de censure", généralement composée d'ignares, quand ce n'est pas d'intégristes religieux ou de coincés du calfouette.

Par ailleurs, j'ignore si c'est pour échapper aux éventuels contrôles du CSA que le film de Christensen se voir rebaptisé, pour l'occasion, "Haxan - Les sorcières", alors que son titre français à toujours été "La sorcellerie à travers les âges"...
Mais on n'est plus à une erreur près, à CinéCinémas Classics, "le cinéma de référence", comme chacun sait. Jean-Jacques Bernard au piquet !