Plus revu depuis mon adolescence. Il ne me restait aucun souvenir de cette main jusqu'à ce WE ou la VHS m'est tombée sous la main..
Le thème de la main vivante a souvent été un sujet abordé dans le cinéma fantastique. En 1980 Oliver Stone alors peu connu s'y attèle, 6 ans aprés avoir réalisé son 1er film fantastique le meconnu mais malheureusement raté Seizure la reine du mal.
The hand prend comme point de départ la perte de la main d'un dessinateur dans un accident de la route. Désormais privé de son outil de travail, sa vie va perdre tout son sens d'autant plus que l'artiste qui a repris le personnage de BD qui l'avait rendu célébre est un incapable. Rapidement il est persuadé que sa main qui n'a jamais été retrouvé est quelque part bien vivante. Les gens qui l'entourent disparaissent tour à tour tués par une main, sa main, alors qu'à chaque meurtre il perd connaissance et ne se souvient de rien. Lentement il sombre dans la folie..
L'histoire est classique, tout tourne autour de la fameuse question: La main est elle vivante? On voit alors The hand comme un pur film fantastique. Soit elle n'est que la projection mentale de l'artiste qui la croit vivante pour mieux tuer dans un état second soit il s'agit d'une combinaison des deux, un mariage interessant entre pure folie et fantastique.
Folie, hallucinations, démence, surnaturel, Stone n'apportera aucune réponse et la fin du film conserve toute son ambiguité laissant à chacun son interprétation et ses
réponses.. même si reconnaissons le, ce final ou plutot ce twist est ici quelque peu mal venu et gache un tant soit peu le sérieux de l'entreprise surtout de la manière dont il est amené.
Quoiqu'il en soit, The hand est le portrait d'un homme déchu, délaissé qui graduellement accumule les frustrations qui le menent lentement vers la folie. L'intensité de ses émotions qu'il gardent en lui le fragilise encore plus et ne fait qu'aider sa lente descente dans la démence. Il devient une sorte de bombe en liberté qui peut exploser à tout moment lors d'une trop forte émotion. Et surgit alors la main qui le suit partout. Stone avec un certain brio illustre parfaitement tout ce stress qui pousse ce dessinateur dans la folie, tous les éléments exterieurs ou les personnes qui s'acharnent sur lui, sans pitié, le brisent.
The hand est un film sombre. Tous les personnages sont antipathiques, le cadre du film est tout aussi sombre. Orage, pluie, nuit sans parler des séquences en N/B qui imagent la chute du personnage dans la folie...
On retiendra l'interprétation de Michael Caine dans le rôle de cet artiste ravagé, particulièrement convaincant usant de toute une palette d'emotions créant ainsi un malaise indicible.
On soulignera aussi la réussite des FX dont cette main effrayante qui rampe et agresse.
The hand sous un certain angle, celui de la rationalité, est un beau film sur toutes ces pulsions, cette colère, ces frustrations qu'on a tous en nous et qu'on finit tot ou tard par retourner contre soi même. Sous l'angle plus fantastique, The hand est un film interessant qui illustre bien le thème de la main vivante.
Sous ces deux angles, le film de Stone est une oeuvre ouverte plutot interessante et réussie malgré ses défauts.