Gloria - John Cassavetes - 1980

[Personne]

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Avec: Julie Carmen, Gena Rowlands, John Adames, Tony Knesich, Gregory Cleghorne, Buck Henry, Lupe Garnica, Jessica Castillo, Tom Noonan, Ronald Maccone, ...

Ancienne danseuse de cabaret, Gloria Swenson mène une vie paisible dans un petit appartement de New York. Mais un après-midi, au cours d'une discussion avec un voisin portoricain, Jack Dawn, elle apprend que ce dernier, comptable de la mafia, est menacé de mort pour avoir transmis des informations au FBI. Et de fil en aiguille, Jack avoue à Gloria qu'il désire lui confier ses deux enfants. Seul le plus jeune, Philip, âgé de 7 ans, accepte de la suivre, emportant avec lui un mystérieux carnet que lui remet son père. Bien lui en prend car quelques minutes plus tard, une fusillade éclate.

Très beau film, une Gena Rowlands très juste qui avec le jeune Phil(John Adames) forment un duo touchant. Il ne faut pas chercher très loin d'ou vient l'inspiration de Luc Besson pour son Leon, il a juste inverser les rôles masculin/féminin et a fait un remake non avoué de Gloria.
Le rythme est assez lent par contre avec de belles envolées de violence. La caméra de Cassavetes est contemplative, refusant les champs contre-champs du cinéma moderne.

Quelques incohérences quand même, dans la course poursuite qui a du mal à dépaser le quartier d'habitation de Gloria.

DVD assez granuleux, le cadrage(1.85) est parfois bizarre, la tête du gamin étant parfois coupé en 2. Vostf et Vf sur le zone UK.

Content d'avoir découvert ce film, même si je ne le regarderai pas tous les jours.

[Manolito]

Dans la filmographie de Cassavetes, "Gloria" a un peu la particularité d'arriver en 1980 après deux chefs d'oeuvres ("Opening Night" et Meurtres d'un bookmaker chinois") et avant un autre chef d'oeuvre ("Love Streams").

Il s'agit d'une collaboration avec une major (Columbia) pour laquelle le réalisateur met un peu d'eau dans son vin en adoptant la base d'un Film Noir assez classique (deux fugitifs chassés par la pègre dans New York) pour le mettre à sa sauce très personnelle de cinéaste indépendant. "Gloria", c'est bien entendu Gena Rowlands au sommet de sa classe et de son charisme, qui nous offre un vrai festival. Sa relation avec le petit garçon n'est pas banale et bateau, les rapports adulte/enfant ne sont pas toujours simples et facilement empathiques. Ce qui les rend en fin de compte d'autant plus exceptionnels et marquants. "Gloria" n'est pourtant pas le plus réussi de la filmo Cassavetes. Film personnel, mais tout de même oeuvre de compromis, avec son lot de bizarreries, de longueurs et de petites incohérences (la fin n'est pas très convaincante). Mais même en forme un peu hésitante, Cassavetes convainc certainement avec cette balade new yorkaise.

Vu sur le dvd zone 2 columbia français. Bonne copie 1.85, avec une rendu très fidèle d'un filmage documentaire parfois très granuleux et brut. De belles couleurs, mais pas forcément une définition toujours très affutée, ce qui est ici normal. On reprochera juste quelques petits halos de edge enhancement : franchement pas de quoi faire un fromage pour un titre de catalogue. Le dvd français propose la vo en mono d'origine, très bon mixage assez brut, avec un rendu irréprochable de la belle musique jazzy signée en l'occurrence par Bill Conti. Il y a aussi la vf, des stf, et même une vo 5.1 absente du dvd zone 1... Zéro bonus.

[Superwonderscope]

vu sur le blu ray Twilight Time qui a du mal a passer le cap des annees. Trop sombre, avec une définition parfois hasardeuse. Ca colle peut être bien au milieu urbain décrit, mais il m'a fallu un. bon paquet de réglages pour arriver a discerner certains plans noirâtres, dont ceux du hall d'immeuble au debut.

Une vraie curiosité a défaut de vraie réussite. Cassavetes voulait a la base juste vendre le script mais s'est retrouve a le realiser. on ne peut faire plus éloigné de son univers habituel.
le film est a la gloire de Gena Rowlands qui déploie tout son metier pour passer d'ancienne compagne d'un mafieux a une justicière acharnée de la gâchette, affublée d'un jeune gamin aux reparties désarmantes et insupportables. Elle y est absolument remarquable.

Passees les incongruités, le film se déroule dans un NYC pour une fois réaliste et social, plutôt que de trainer dans les ruines spectaculaires qui bordaient Manhattan.
Mais force de reconnaitre que tout ne fonctionne pas correctement. Des non-sens en rafale, des facilites de scenario assez monumentales et plus de 120mn qui s'étirent sans qu'on comprenne bien pourquoi. Une sorte de série B film noir tendance Joseph H. Lewis (j'ai beaucoup pense a Gun Crazy dans le style) avec volonté autorisantes.
le jeu des acteurs , désincarnés, me pose problème aussi. Tres difficile de comprendre le comportement de mafieux aussi débonnaires et passifs, déjeunant tranquilles a une table et laissant partir Gloria comme si de rien n'était. Pour justifier un canardage dans l'ascenseur. Meme le petit gamin, qui possède une force d'expression intense de visage, ne joue pas tres bien et certains scenes sont gênantes de mauvaise direction d'acteur.
La fin, en effet, est ratée, avec son ralenti improbable voulant mettre l'emphase sur le happy end. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu en tete les affreux ralentis du Cobra de Castellari entre Nero et son gamin.

Malgré ces points, je ne cacherai pas mon plaisir de voir cette grand actrice porter un film bancal a bout de bras. Ses explosions de violence sont assez spectaculaires. ET valent le film a elles seules.

le film avait valu une nomination aux Oscars pour Gena Rowlands, et un succès modéré pour un film de Cassavetes, ou il remboursa a peine son budget initial aux USA. Mais le public du réalisateur était surtout international.
En France, il réunit 480 456 spectateurs sur plus de 15 ans d'exploitation. Le film était régulièrement repris, et souvent avec succès en 1991 et 1992 (c'est là où j'avais découvert le film en premier, a l'Action Christine lors de sa nouvelle ressortie), générant plus de 30 000 tickets sur ces deux annees.