
Voilà le genre de DVD sur lequel on tombe par le plus grand des hasards, sans tambour ni trompette, avec un prix tellement rikiki qu'on ne peut faire autrement que de l'acheter et qui, pour dees raisons encore plus mysterieuse, s'en va finir par prendre la poussiere pendant des mois dans une armoire avant qu'un beau soir on se decide -enfin- a le pousser dans le bidule adéquat.
...Et là

Chef-d'oeuvre ou pas chef-d'oeuvre?
....Chef d'oeuvre evidement!

Le film se decoupe en deux histoire qui evolue parallèlement.
D'un côté nous voyons Byron Orlock, le roi de l'epouvante sur pellicule (Boris Karloff, dans son quasi propre rôle -même le pseudo garde les même sonorités- donnant lieu a une des mises en abyme les + fascinante depuis Gloria Swanson dans "Sunset Bvd") qui se prepare a aller assister a la présentation de son dernier film d'horreur dans un drive-in d'Hollywood (dernier dans tout les sens d'ailleurs sans doute, au vu de la lassitude du personnage pour ces rôles interchangeable qu'il enchaine depuis toujours)
De l'autre, un jeune homme vivant avec sa jeune epouse chez ses parents, le gendre idéal, le voisins parfait, propre sur lui, qui souris au facteur et tient la porte à la vielle dame.
L'ennui et que ce beau gosse est passablement secoué du bocal et que le coffre de sa bagnole est plein a craquer d'arme a feu diverse.
Un beau matin, aprés avoir tapé une note laconique pour expliquer son geste, il se lance dans une tuerie effroyable, qui partant de chez lui lui fera finalement croiser la route de Byron Orlock...

Un film scotchant par sa sobriété, sa sauvagerie froide, sa precision clinique pour ce qui est du tueur, et de l'autre côté une lettre d'amour a un certain Hollywood en voie de disparition (à l'époque, bel et bien englouti aujourd'hui!), où Karloff/Orlock se definit lui même comme un dinosaure perdu dans une ville qu'il ne reconnait plus.
Si l'histoire du tueur est impresionante de noirceur; une noirceur typique d'une certaine nouvelle vague americaine de la in 60 (Penn et Peckinpah rôdent aux alentour!), les scenes de Karloff sont boulversantes par l'humanité que emmane de l'acteur; impossible de ne pas l'adorer en regardant ce film (impossible de ne pas aimer Karloff tout court me diront certain

La confusion est encore accentuée par le fait que les extraits illustrant la carriere de Byron Orlock (quel pseudo savoureux!) sont evidement des extraits de films de Karloff (je ne sais plus quel film de Hawks, et le film qu'il presente au drive-in et dont on voit de sacré morceaux est THE TERROR de Roger Corman, avec Nicholson)
La derniere scene -que je ne spoilerais pas- offre d'ailleurs le plus pirandélien des jeux de miroir qui soit, en plus d'un climax emotionnel qui m'en a donné les larmes aux yeux (

...et tout ça pour 8€ m'sieur 'dames!
A bon entendeur!