Les Indes noires - 1964 - Marcel Bluwal

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Manolito
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Les Indes noires - 1964 - Marcel Bluwal

Message par Manolito »

Après la fermeture de la mine d'Aberfoyle, qui ne contient plus de houille, un vieux mineur écossais décide de rester sur place et de s'installer au fond d'un puits de forage avec sa famille. Il découvre, avec l'aide de l'ingénieur James Starr, une énorme caverne souterraine remplie de charbon. Les seux hommes décident de faire rouvrir le site et font construire une véritable ville souterraine dans ce souterrain !

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"Les Indes noires" est un téléfilm français diffusé initialement le 25 décembre 1964, comme un cadeau de Noël offert aux petits français puisqu'il s'agit de l'adaptation d'un roman de Jules Verne. Et l'esprit de l'écrivain nantais est bien restitué. Héros volontaires et énergiques, vulgarisation scientifique, dynamisme de l'action, goût du dépaysement, mis en valeur des compétences intellectuelles du héros-ingénieur...

Pour une production télé, on est surpris par la variété et la taille des décors souterrains, ainsi que par une figuration assez nombreuse et le nombre de trucages, modèles réduits... Ho, bien sur, tout cela n'est pas du niveau d'un film pour le cinéma, mais le charme naïf des maquettes fait son office, tandis que la mise en scène ose quelques mouvements, cadrages audacieux, etc. Quelques images sont marquantes, comme la découverte des grands espaces extérieur à la mine par Nell (avec superbe musique de Georges Delerue), ou le mariage dans la caverne...

Comme pour la plupart des productions fantastiques de la télé française d'alors, nous retrouvons évidemment la qualité de l'interprétation et surtout un travail d'écriture toujours remarquable. On y sent le plaisir de raconter une histoire fantastique solide, sans prétention, mais pas idiote pour autant... Et toujours des dilaogues d'une qualité vraiment étonnante. On se dit vraiment que la langue française est en plein déclin quand on entend les dialogues du cinéma français actuel... (Ou quand on lit les messages postés par Superfly, mais ça, c'est un autre problème :D )

Vu sur Cine FX, dans une bonne copie 1.33 noir et blanc mono...
bluesoul
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Re: Les Indes noires - 1964 - Marcel Bluwal

Message par bluesoul »

Les Indes noires TV (1964) – Marcel Bluwal
a.k.a. Le Theatre de la Jeunesse: Les Indes noires

En Ecosse, dix annees apres la douloureuse fermeture de la mine d’Aberfoyle, l’ingenieur James Starr est contacte par l’ancien contre-maitre James Ford, reste sur place avec sa famille, et qui lui demande instamment de venir pour lui faire part de quelque nouvelle de la plus haute importance. Tout aussi nostalgique de l’epoque de l’exploitation houilliere, Starr s’y rend sans attendre. Sur place, l’attendent, des amis, un espoir, un mystere…et un ennemi sans nom…

Adaptation du roman Les Indes noires de Jules Verne (1877), ce telefilm a ete realise dans le cadre de l’emission Le Theatre de la Jeunesse TV (1960) et presente ainsi les memes gages de qualites tels que voulus par Claude Santelli, son createur, pour pouvoir toucher les (jeunes) masses et leur presenter les classiques de la literature: interpretation de haute volee, tournages en exterieurs (ici; l’Auvergne), utilisation de superbes decors pour les scenes en studios, effects speciaux poussees (pour l’epoque—et le media!), ainsi qu’une excellente BO pour souligner la realisation. Une telle passion et dedication dans le service public fait decidemment plaisir a voir!

Comme d’autres d’adaptation (Le Secret de Wilhelm Storitz TV (1967) ), l’on pourrait facilement se meprendre et croire etre en presence d’une fiction destinee au grand ecran :shock: .

A la realisation, l’on retrouve Marcel Bluwal (Les nouvelles Aventures de Vidocq TV (1971), Les Miserables TV (1972), Serie Noire TV (1987) ) qui apporte tout son savoir-faire a l’entreprise.

Homme de television, dont la carriere aura couverte 56 annees (et continue!), Bluwal aura ete parmi les fondateurs de la television francaise, lancant notamment la serie consideree comme la premier feuilleton de la television francaise; L’inspecteur Leclerc enquete TV (1962).

Touche-a-tout, il s’essayera au cinema (Le Monte-charge (1962), Carambolages (1963), Le plus beau Pays du Monde (1999) ), tout en ayant une relation “suivie” avec l’art lyrique, assurant la mise en scene de pieces de theatres (1967 – 2009) et d’operas (1979 – 1993).

Si Jules Verne est surtout connu comme un vulgarisateur des sciences et un romancier pour la jeunesse, dans LIn, il se fera guide du monde des tenebres dans lequel evolue les mineurs de fonds.

L’auteur fera ainsi d’abord partager la fin d’une epoque de dur labeur, ainsi que la peine de ceux qui en ont vecu a coups de sang, de sueur et de larmes et qui en cherissaient les souvenirs.

Dans un deuxieme temps, le telespectateur penetre avec les personnages sous la terre, au coeur meme de l’univers que ceux-ci ont hante pendant des decennies. Si les lieux sont sombres, resonnent des pas solitaires des protagonistes et semblent “habites” par une presence mal intentionnee envers ces derniers, le coeur vaillant et les sentiments de ceux-ci rappellent a chaque moment qu’il en ont vecu. “Naitre, vivre et mourir par et pour la mine” pourrait ainsi etre leur devise.

Il est etonnant de voir qu’a travers ce recit datant de 1877, l’on retrouve de nombreuses “cles” pour comprendre la fierete des “gueules noires”, ainsi que le traumatisme des fermetures de sites miniers qui se multiplieront en France et en Belgique a partir des annees 60s.

Pour faire vivre son univers, Verne se serait inspire d’un voyage en Angleterre et en Ecosse, ainsi que dans le livre “La Vie souterraine ou les Mines (1866) et les Mineurs” de Louis Simonin, livre dans lequel Emile Zola puisera egaleemnt beaucoup pour son Germinal (1885). Pour completer son etude par des “travaux pratiques”, il se rendra en 1876 aux mines d’Anzin. Le titre lui-meme viendra sans doute du terme “Black Indies” en vigueur en Angleterre, et marquant l’importance des anglais a leurs mines (et a leurs richesses) en comparant celles-ci a leurs colonies en Indes.

Oeuvre toute aussi personnelle de l’auteur (dont la mere etait d’ascendence ecossaise) que rarement adaptee (la seule autre version semble dater de 1917 (Les Indes noires) ) et beneficiant de moyens mis en oeuvre avec application, ce telefilm merite ainsi de “sortir de l’ombre” et d’etre accessible au plus grand nombre. Tres chaudement recommande, donc.

Les Indes noires: 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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