Canevari, petit artisan de l'euro-trash à qui on doit entre autre le sublime Bourreaux SS, petite perle du Nazisploitation




On suit les aventures de Mariam, princesse d'un état africain régi par un despote sanguinaire, débarquant à Milan pour affaires. Elle n'en est pas moins sous l'emprise maléfique du tyran. Outre cette emprise, Mariam doit faire face à un passé houleux et pornographique mais également à sa frigidité survenue le jour où elle fut témoin de la castration de son amant.
Hormis son érotisme assez soft, La principessa nuda est surtout interessant pour ses séquences vaudous hallucinatoires, ses orgies et quelques plans gore qui viennent renforcer le coté maladif typique à l'exploitation italienne.
Les séquences de transes vaudous ont un coté envoûtant et névrotique absolumment fascinant, comme filmées sous acides, donnant soudain au film somme toute banal une aura sulfureuse.
Toujours présent lorsqu'il s'agit d'insuffler à ses oeuvres une dose de malsain, Canevari s'est donc souvenu de mes chers Mondos en nous offrant un beau massacre simili-snuff - OUIIIIII


On citera aussi le superbe triple viol de Mariam ordonné par hypnose.
On retrouve également ce coté hallucinatoire et psychotique dans l'orgie finale filmée comme un cauchemar, empreint d'un psychédelisme frénétique, véritable délire au sens fébrile du terme où les deux heroines se retrouvent au milieu d'un parterre d'hommes d'où surgit un nain disgracieux et vicieux mais fort lubrique déjà coupable de quelques forfaits aquatiques sur une pretresse d'ebene.


Un Naaaaaaaaaaain!!!!


Canevari flirte avec le mauvais gout avec raffinement, ses excés rappelant par instant ceux de Polselli dans ce qu'ils peuvent avoir de plus délirant.
Tranchant avec ses moments plutôt intenses sont les séquences plus humoristiques qui rapellent la sexy comédie de par ses répliques et ses politiciens farfelus ne voyant en Mariam qu'un objet sexuel.
Pourtant derrière ses apparences trash, La principessa nuda cache peut être un film beaucoup plus sérieux. On peut le voir comme une satire politique, la vision bien de son temps d'une l'Italie moyenne à trés forte concentration communiste coincée entre une église réactionnaire et un état corrompu, même si le coté résolument exploitation du film empêche de parler de propagande, désamorçant ainsi toute forme de message.
On peut aussi y voir non seulement la place de la femme noire dans la société d'alors mais aussi une image de la vie noire en général, assez representative du cinéma des années 70.
Elle n'est pas toujours montrée sous son aspect le plus positif mais Canevari a su garder une certaine dignité vis à vis des noirs en dénoncant cette fois beaucoup plus les politiciens blancs, rapaces et perfides même s'il n'evite pas certains clichés comme le traditionnel sage noir, trés hollywoodien, ou la sexualité de la femme de couleur, débridée et mangeuse d'homme.
Niveau casting, on retrouvera Luigi Pistilli et la Aumont qui ne ressemblait pas encore à une vieille parépateticienne de Boulogne sans oublier une cochonne d'ébène amateur de nain, les incroyables levres et les perruques de Rosa Daniels

C'est cette vicieuse d'Ajita Wilson, notre trans adorée

Plutôt convaincante, elle laisse percevoir quelques émotions luttant contre ses démons intérieurs, parfois même attachante et tragique lors par exemple des scenes depourvues de tout maquillage, plus ambigue et garçonne, trahissant qu'un jour Ajita se prénomma George.
La principessa nuda derrière son coté définitivement exploitation cache peut être plus qu'il ne veut l'avouer mais on en retiendra surtout l'aspect hypnotique et totalement bizarre de ses séquences érotiques et vaudous, Canevari ayant réussi quelque part l'étrange mix entre un cinéma trash et malsain et un certain petit cinéma d'auteur.
Du simili snuff, de la castration, du viol, de la transe vaudou, du nain lubrique.. que demander de plus.. On est heureux!
Le corbeau aux parties toujours déchainées!
