Si les quinze première minutes nous laissent augurer du pire, laissant sous entendre une abominable et ridicule comédie lycéenne proche de l'ameutarisme, d'une lourdeur et d'une ringardise à faire palir les pires representants du genre, le film prend assez vite sa vitesse de croisière et change radicalement de tournure.
Aprés avoir du subir les pires farces et gags d'un groupe de jeunes yuppies, on plonge dans l'univers des Frats, jeunes engagés dans un mouvement anti-nucléaire. Ils ont opté pour la philosophie des punks d'hier, habitent les taudits de la Grande Pomme, se maquillent de façon outrageuse afin de se faire remarquer et sont pacifistes.
Leurs riches confrères de Beverley Hills sont quant à eux beaucoup moins impliqués mais leurs affaires se compliquent le jour où le chef des punks est tué par Splatter, un irradié devenu non seulement un mutant mais également un tueur sadique et pervers. Splatter met ce meurtre sur le compte des riches étudiants, harranguant ses hommes de les tuer.
C'est alors que Future-kill devient une sorte de passionnant rodéo nocturne où les six etudiants devront lutter pour leur survie dans ce New York dégénéré et sauvage.
Voilà un monde rempli de prostituées, de punks terrifiants errant dans des taudits sordides, des ruelles embrumées et désertes et autres laboratoires désaffectés, un univers de violence où le rouge du sang se méle au noir de la nuit.
Future-kill est une course-poursuite haletante, sans temps mort, menée tambour battant et parsemée de meurtres sadiques et particulièrement brutaux.
On pense irresistiblement à des oeuvres telles que Les guerriers de la nuit bien sûr mais aussi parfois à Café flesh pour son ambiance et à Mad Max empreint d'un zeste de Freddy avant l'heure par le biais du personnage de Splatter, le clou du film.
Splatter est le archétype même du vilain, un cauchemar ayant pris vie, un tueur pervers et sadique, sans la moindre once de pitié, un monument de cruauté qui jadis fut un homme avant d'être irradié et devenir un mutant au visage fait de chair et de métal, le corps bardé de cuir noir garni de clous et d'une armure munie d'un bras dont les extremités sont des couteaux, les poignets munis d'aiguilles, armes dont il se sert pour tuer quiconque se présente sur sa route.
Et en meurtres, Moore s'y connait et Splatter porte admirablement son nom. Gorges tranchées, eventrements barbares, lacérations, corps écrasé dans des feuilles de tole jusqu'à l'abominable fin de Splatter dans une chambre de décompression, Future-kill regalera l'amateur de gore.
Vision futuriste de la violence urbaine telle qu'on l'aimait dans les années 80, Future-kill est un film souvent etonnant qui malgré la minceur de son budget arrive à égaler certaines oeuvres plus ambitieuses.
Il reste crédible d'un bout à l'autre et fascine encore aujourd'hui par ses décors nocturnes angoissants et ses délirants costumes et maquillages.
Si les punks sont montrés comme des êtres plutôt sympathiques cette fois et non pas des vermines à exterminer, leurs look n'en est pas moins des plus inquiètants: maquillages extravagants, tenues cuir des plus excentriques, festival de crêtes et autres panaches capillaires des plus somptueux.
Un autre atout du film et non des moindres, sa musique. De la première à la dernière minute, Future-kill baigne dans une partition synthétique totalement envoûtante et inquiétante, aidant beaucoup à l'ambiance du film.
Sous ses aspects d'ultra-violence, Future-kill n'en est pas moins un film sur le pacifisme, ce que nos étudiants auront compris avant l'inévitable conclusion et cette folle virée au coeur de la nuit où la mort les attendait.
Ce film est à tout point de vue un film non seulement interessant mais beaucoup plus intelligent qu'il n'y parait, une vision futuriste d'un New York comme on aimait l'imaginer dans les années 80 et estampillé années 80, Future-kill l'est à tout niveau lui donnant un air ringard qui trés vite s'efface au profit de l'action.
Edwin Neal a beaucoup voyagé à travers les Etats-Unis et s'est imbibé de l'essence même de ses périnégrations pour écrire le film dit il.
Il campe un Splatter absolumment parfait et terrifiant, Incarnation du Mal à l'état pur dont on ne verra pas le kiki irradié si bien sucé par une jouvencelle catin hirsute.


A ses cotés cachée sous sa crête rousse et son maquillage punk, on reconnaitra Marylin Burns, la Burns 10 ans apres TCM, grassouillettement rondouillarde



On regrettera l'abominable version française faite par une troupe de folasses en délire qui ferait passer du Pecas pour du Zola, hilarante, d'un ridicule sidérant qui gâche le plaisir pris à la vision de ce film à voir absolumment dans sa version originale.
Le corbeau au plumage irradié qui adore planter ses griffes dans la chair fraiche
