
Cut se noie parmi tous les neo-slashers sortis alors ni pire ni meilleur qu'un autre.
Si l'idée de départ était plutôt interessante- le personnage d'un film d'horreur s'échappe de la pellicule- il faut avouer que Rendall n'a à aucun moment réussi à utiliser tout le potentiel de son sujet, se bornant à une sorte de farce de potache qui nuit gravement à l'ensemble.
Si le thème du personnage s'échappant du carcan des pages d'un roman ou de toute autre oeuvre n'est pas rare dans le Fantastique, Cut ne parvient pas cette fois à tirer profit de toute l'horreur de son impitoyable tueur masqué.
Lors du tournage d'un film d'épouvante, humilié par l'équipe de tournage, l'acteur jouant le meurtrier massacre la réalisatrice avant de s'en prendre à l'heroine qui parvient à le tuer. Mais le Mal est indestructible et lorsque douze ans plus tard, la fille de la réalisatrice décide de finir le film resté inachevé le tueur renait à travers la pellicule et surgit dans la réalité pour décimer toute la nouvelle équipe.
Interessant donc mais Rendall s'enlise dans le convenu et le mille fois fois vu, se contentant d'accumuler tous les poncifs du genre sans originalité aucune.
S'ensuit donc toute une série de blagues éculées et de faux suspens téléphoné qui devient assez rapidement ennuyant.
Rendall tente bien de troubler les pistes en mettant sur pied une sorte de jeu d'ombres et de lumières, de qui est qui un peu à la manière du Terror train de Spottiswoode, semant le doute dans l'esprit du spectateur quant à savoir qui est le vrai tueur et l'acteur jouant son rôle mais la maladresse et le manque de sérieux du tout ruine l'effet.
Les differents personnages sont quant à eux totalement transparents et ne sont que de simples victimes dont on se débarasse avec la régularité d'une horloge jusqu'au final où les deux heroines feront face au Mal qu'elles détruiront bien entendu en brûlant la pellicule.
Au crédit du film, on retiendra ses meurtres qui rejouiront les amateurs de gore, Rendall ne lésinant pas sur leur violence. A l'aide de sa cisaille le tueur tranche les langues et les gorges, eventre et décapite dans de belles flaques de sang.
Hormis cela, Cut fait partie de ces petits films d'horreur totalement insignifiants, aussi vite vus qu'oubliés.
On aura eu au moins la chance de revoir l'ex egerie de john Hughes, la Ringwald, plus grasse que jamais mais toujours aussi lippue, dans le rôle d'une insupportable actrice vaniteuse et maniérée et Kylie Minogue, dans le personnage éclair de la réalisatrice, la Minogue sur qui la publicité misait tout malgré ses deux minutes de présence à l'écran

Beaucoup de belles idées au programme, un interessant thème mais Rendall a malheureusement laissé le tout à l'état de brouillon dont le résultat est plus proche de la blague de potache que de ce vrai film fantastique que Cut aurait du être. Ce qui aurait pu être une trés bonne série est au final un joli gachis tout juste distrayant.
Le corbeau qui n'a pas de pellicule mais tranche de ses ailes les mauvaises langues!


