Rescapé de l'explosion du centre spatial de Groundstar, John Welles est désormais considéré comme un espion qui simule l'amnésie. L'agent de sécurité Tuxan favorise son évasion pensant que Welles le conduira au cerveau de son organisation. Se réfugiant chez Nicole, une jeune femme qui a assisté à l'explosion, ils essayent de renouer les fils de son passé.

Signé Lamont Johnson, réalisateur de quelques bonnes bandes pour le grand écran (The Last Américan hero avec Jeff Bridges en pilote de stock car ou Cattle Annie and Little Britches, excellent western réunissant les toutes jeunes Diane Lane et Amanda Plummer) et de plein de choses pour la télévision (dont l’excellent épisode pré-Cube de La Quatrième dimension, Five characters in search of an exit), The Groundstar conspiracy se présente plutôt bien sur le papier. Ce mélange d’espionnage et de science-fiction / anticipation (plus dans l’ambiance que dans l’histoire elle-même, ceci-dit) sent le bon produit d’action seventies de l’ère pré-blockbuster, issu d’une époque où une bonne intrigue passait avant toute autre considération.
Et il vrai que c’est le scénario qui retient prioritairement l’attention ici. Dense, voire complexe, réservant quelques agréables surprises dans sa dernière bobine, l’intrigue surfe également pleinement sur la vague parano du cinéma US d’alors, avec ses portraits d’officiels peu avenants (George Peppard en fait même un peu trop à mon goût dans le registre du salaud prêt à tout pour sa patrie) lorsqu’ils ne sont pas tout simplement corrompus, et son personnage central de citoyen lambda manipulé, épié dans ses moindres faits et gestes au mépris de toutes les lois sur les libertés individuelles. Le film, qui aurait pu être bougrement sympa avec un programme scénaristique comme celui-ci, demeure néanmoins juste plaisant à suivre, jamais réellement passionnant en tout cas. La faute à une réalisation pas toujours bien inspirée (cf son générique de début, pas très heureux dans ses effets visuels), manquant un poil d’énergie, à une interprétation pas vraiment emballante (si George Peppard est au bord du cabotinage, Michael Sarrazin et Christine Belford sont plutôt fadasses), et à une partition musicale jazzy vieillotte et parfois grandement inadéquate d’un certain Paul Hoffert (alors que ce sujet appelait à débaucher un Michael Small, un Gil Mellè ou un David Shire).
Au final ce n’est pas la catastrophe, loin de là même, mais cela reste mineur et décevant compte tenu de son potentiel. Diffusé récemment sur Ciné Polar dans une copie convenable. Je suis tombé sur une diffusion en VF, mais il me semble que le film était également proposé en VO. Titre français : Requiem pour un espion.