Lorsque Daniel Plainview entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire.
Même si le pétrole comble leurs attentes et fait leur fortune, plus rien ne sera comme avant : les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les valeurs humaines comme l'amour, l'espoir, le sens de la communauté, les croyances, l'ambition et même les liens entre père et fils sont mis en péril par la corruption, la trahison... Et le pétrole.
SOURCE: Allociné
Ce film est une merveilleuse expérience, merveilleuse car écrit et mis en scène avec le très grand talent du génial Paul Thomas Anderson, expérience car l'ambiance est oppressante et tendue du début à la fin et, de plus, rythmée avec une musique terrible et lancinante.
Daniel Day Lewis, complètement imprégné dans son rôle, livre une prestation magistrale (comme souvent), un personnage qui s'est fait tout seul et qui crée sa réussite mais qui en même temps nourri sa haine de l'être humain jusqu'à la démence et au rejet des seules personnes avec lesquelles il arrive à se lier. Seul le prêtre (très bon Paul Dano), loin d'être irréprochable lui aussi, représente un semblant d'opposition à la puissante position de Plainview.
Paul Thomas Anderson nous livre lui un film quasi parfait, à la mise en scène puissante composée de gros plans très intimes, des travelings somptueux, de quelques beaux plans séquences et vingt minutes d'introduction grandioses sans dialogue pour présenter les personnages et la situation. Quand à la direction d'acteur, on sait que le bonhomme en connait un rayon vu sont boulot sur ses films précédents. La photo de son fidèle complice Robert Elswit (oscarisé pour l'occasion) est superbe, la musique très oppressante et la beauté des paysages à couper le souffle.
Une belle claque !
et la qualité de leurs rapports m'a littéralement scotché dans leur dépiction. La performance de D.D Lewis m'a quelque peu agacé dans son côté "j'habite vraiment le personnage" qui renvoie, là aussi sur S.K, à ce que Nicholson a pu faire dans Shining ou De Niro dans la première partie de sa carrière. Sur certaines scènes, ça en devient agaçant et ça m'a paradoxalement fait sortir du film. Mais l'affrontement avec le (faux)prédicateur touche au sublime (le baptême est à ce titre assez violent dans le rapport). Je suis en fait plus ému et transporté par celle de Kevin J. O'Connor, un acteur fabuleux décidément bien sous-employé.