ce film d'Agustín Villaronga date de 1986. Il est sorti en Z1 par CultEpics et bénéficie d'un VO espagnole avec ST anglais, mon, 1.85:1 (sans 16/9) et un entretien filmé avec le réalisateur.

Un ancien médecin nazi (Gunther Meisner)vit incognito en espagne avec sa femme (Marisa Paredes). il a profité de ces années pour assouvir ses penchants pédophiles auprès de jeunes garçons, tou en expérimentant sur eux et les tuant au finish. Après avoir tué un adolescent espagnol, il tente de se suicider. Ratage, il atterit dans un poumon d'acier d'où il demeure paralysé. Un jeune infirmier arrive, au grand dam de sa femme, avec un désir bizarre de s'occuper de lui. Une relation perverse se développe entre eux, le jeune infirmer lui demandant de lui apprendre à devenir à son tour un tueur par substitution.
[ATTENTION DES SPOILERS APPARAISSENT DANS LE TEXTE CI-DESSOUS]
Le sujet est très scabreux et glisse sur l'horreur permanente de la mise en image. personnellement, je suis toujours très sensible à l'utilisation de l'alibi nazi et des camps de concentration à des fins d'exploitation.
On se trouve ici aux antipodes du nazisploitation de base. ce qui intéresse le réalisateur, c'est la perte des repères, la trasnformation des esprits, le modelage de la pensée et l'esprit de la manipulation.
Certaines scènes sont insoutenables : non pas par leur représentation graphique mais parce qu'elles sous-entendent. Le premier meurtre de l'adolescent, suspendu dans le vide, avec le médecin lui tournant au tour comme un proie acquise, incarnation de la fascination morbide, se termine par un meurtre hors champ mais qui saisit d'effroi.
la relation entre l'infirmier et le paralytique est un vrai lémange d'attirance et de répulsion et la transposition au milieu des années 80 de crimes & expérimentations d'un autre temps a de quoi attirer le répulsif.
Curieusement, le film se dégage du décorum facile de l'exploitation pour s'engager dans une voie très trouble, tant le changement de persoannlité de l'infirmier parait glauque mais terriblement manipulateur. Ce qui reste très dérangeant, c'est cette notion de cycle , de cercle vicieux du viol d'enfants. Acxtes parfaitement répréhension qui, ici détaché de toute représentation didactique et sentimentale, trouve sa force dans la dénonciation de l'acte tant par les ravages causés.
La mise en scène appuie ces notions insupportables en créant une atmosphère étouffante : la lumière est acier. très peu de couleurs (une seule : rouge, qui apparait par trois fois). la maison des abominations est aussi carrée, sans issue...et la recréation des grillages des camps, la fausse mise en scène qui recréée ces camps de la mort participent à l'indiscible. Visuelllement, le film est une réussite plastique quasi totale. une véritable logique entre le discours, l'idée et la mise en forme. Adéquation de cequi est vu, montré et le non-dit qui provoque le sentiment de gene : Le voyeurisme que provoque l'infirmier, le fait de jouer avec la paralysie du médecin nazi nous fait certes voyeur du spectacle atroce qui se trame, mais jamais complice, ce qui était essentiel.
Le côté graphique des meurtres d'enfants est lui aussi insupportable, tant le suspense créé (jusqu'aux dernières images, renversantes) est insoutenable par instants.
Il est clair que le film Apt Pupil/ Un élève doué a su puiser beaucoup de ses thèmes dans celui-ci, tout en perdant le côté incroyablement charnel et pervers de cette relation insensée.
Ce film est vraiment à ne pas mettre entre toutes les mains et devant otus les yeux. Il provoque une réaction de rejet, de malaise mais, pour qui est capable de voir, une réflexion terrible sur la notion de cycle de violence.
Hanneke, Pasolini...on a cité beaucoup d'influences et d'influencés...mais Tras El Cristal/In a Glass Cage demeure une expérience unique, parfois vile mais sans complaisance dans ce que la nature humaine a de plus retors. On en ressort pas indemne.