Fort du succès des Diables de K. Russel et de Jeanne mère des anges de J. Kawalerowicz, toute une vague de films s'interessant à la vie conventuelle et aux turpitudes de nonnes en tourmente allait débouler sur les écrans. L'italie ne loupa pas le coche et naquit ainsi une nouvelle branche du cinéma d'exploitation, le nunsploitation dont Ces religieuses du St archange en est un bel exemple.
Le monache di Sant' Arcangelo nous plonge dans un couvent du 16eme où plane l'ombre du Diable et de l'inquisition mais surtout l'ombre de la vanité et de l'ambition de nonnes qui sous couvert de Dieu sont prêtes à tout même à tuer pour assouvir leur soif dévorante de pouvoir.
La mère abbesse du couvent du St Archange à Naples se meurt. La lutte pour sa succession commence. Mère Julia qui entretient une relation particulière

C'est ainsi que lentement elle empoisonne Mère Lavinia et s'arrange pour que Mère Carmela soit surprise alors qu'elle fait l'amour à son amant. la salooope!!!

S'éloignant des simples films de nunsploitation et de sexploitation, Les religieuses du St archange s'en démarque par son subtil dosage d'erotisme cru, la mise en valeur des magnifiques décors de ce cloitre et des personnages cette fois complets et hautement interessants.
Son propos en est le noeud central de l'intrigue et des motivations humaines, jamais poussé à l'extrême cette fois comme dans la plupart des films d'exploitation.
Le film retrace sans fioriture aucune la vie de ces filles que leurs familles envoient dans ces couvents malgré leur innocence et contre leur gré afin d'attirer la fortune sur les ainées, les punir de refuser des mariages forcés ou d'accroitre leurs richesses et leur puissance en s'appuyant sur elle comme des leviers politiques.
Tout n'est que manigances et complots dont le moteur est la richesse et le pouvoir. Ainsi l'Eglise n'a plus rien de religieux mais elle devient une sorte d'entité politique écoeurante tout aussi corrompue que les pouvoirs en place.
Les soeurs ne sont ici que des êtres humains qui reproduisent dans leur couvent ce que l'Eglise copie, une institution en quête de pouvoir. Elles nous sont montrées faibles et humaines avec leurs tentations, leurs désirs, leurs envies mais également intraitables et cruelles comme l'Eglise les a fait devenir.
Le film se base essentiellement sur les expressions des visages, les regards en coins, les sourires entendus, subtils et toujours justes à l'image de l'interprétation, magnifique. Paolelli souligne la noirceur des actes. Tout n'est ici que complots, hypocrisie, manigances, jalousie. Il met en exergue la vanité des soeurs, leurs ambitions qui les ronge, leur arrivisme mais ces travers ne sont en fait que le représentation de l'âme humaine, ce que L'Eglise ont fait de ces femmes.
En ce sens, la conclusion résume tout le propos. Condamnée à mort donc libérée Julia criera sa révolte face à ses bourreaux et de façon claire elle exprime enfin haut et fort le sujet du film. C'est ici le cri de rebellion de ces femmes incarcérées contre leur gré dans ces couvents, Julia devient une sorte de porte bannière.
A travers le personnage du vicaire, Paolleli trace le portrait de cette Eglise impitoyable. S'il est antipathique au début du film, peu à peu, il s'humanise. S'il veut d'abord condamner ces femmes pour leurs vices et leurs crimes contre Dieu, il comprend enfin ce qui les a poussé a être ainsi.
Lors du procés, toute l'hypocrisie des institutions religieuses éclate. En condamnant Julia à la prison à vie l'Eglise rperdrait sa richesse et sa donation, en la condamnant à mort elle garde tout. Tout n'est que chantage, perversion et meurtres appuyé par les nobles qui enrichissent l'Eglise et soutiennent l'inquisition.
L'érotisme est ici léger et beau, discret, juste la vision d'un sein ou d'une jambe, (pas de vagins ouvert et offert, le vicieux sera décu) deux corps enlacés luisant à la lumière lunaire. Les amours saphiques restent superficielles, toutes empreintes d'une certaine naiveté, d'une timidité enfievrée mais toujours belles et sincères.
Les séquences de tortures sans être très sanglantes sont tout aussi efficaces dans leur coté épuré. La souffrance jamais appuyée n'en est pas moins insupportable( mais qu'est ce qu'on aime la souffrance humaine

On appréciera également le coté historique que Paolleli apporte à l'ensemble en montrant la vie conventuelle, sa dureté avec ses chambres de réclusion, ses cellules de punition, ses humiliations lors des tontes des novices. Qu'est ce qu'on aime les tontes humiliantes..

Les religieuses.... brosse avec sobrieté toute une époque et une classe, dénonce les institutions et leur perversion.
Peut être manque t'il au film ce souffle si particulier, ce vent d'heretisme et de folie mais peut etre n'était ce pas là le but du réalisateur. En l'état son film est fort attachant.
En tête d'affiche la Heywood en pleine periode italienne, jubilatoire en vraie garce en cornette. A ses cotés un essaim de cornettes bénies dont la Brochard, la Catala, la Gravy et pour ses fans toute jeune et quasi débutante encore, la Muti, toute androgyne sous sa défroque de faux garcon qu'on prendra plaisir a voir violée, un beau viol malheureusement avorté qui nous laissera sur notre faim



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Le grand Corbeau inquisiteur et intriguant qui adore jouer sexuellement avec un crucifix
