
La couverture d'une traduction française du roman d'origine, illustrée par un visuel du film.
Un criminologue bourgeois et rangé se laisse tenter un soir comme une jeune femme mystérieuse l'invite à prendre un verre chez elle. Il se retrouve pris dans une affaire de meurtre inextricable.
Avec "La femme à la fenêtre", Fritz Lang, alors installé à Hollywood, s'attaque au registre du Film Noir US, en mettant en vedette Edward G. Robinson et l'actrice Joan Bennett qu'il retrouvera tous les deux dans "La rue rouge", son film suivant.
Le ton de "La femme à la fenêtre" est un peu particulier, il est assez abstrait, fonctionnant comme une rêverie cauchemardesque, descente aux enfers d'un bon bourgeois pris dans un enchainement d'évènements tragiques. Tout ne fait qu'empirer chaque fois qu'il agit pour se dépêtrer. Robinson est excellent dans ce rôle et porte remarquablement le film. Lang met au point une mise en scène toujours remarquable, magistrale d'intelligence et de savoir-faire. Le sujet est presque hitchcokien avec cet innocent - pas si innocent - traqué de toutes parts, mais Lang trouve tout à fait un ton juste, non dénué d'ironie et d'humour, pour finalement retomber sur ses pattes élégamment. "La femme à la fenêtre" peut paraître un peu léger comparé à des classiques plus imposants du maître autrichien, il n'en reste pas moins une réussite, du cinéma d'art racé et astucieux.
Vu sur le DVD MGM zone 1 de 2007, bizarrement inclus dans le coffret "United Artists 90th Anniversary Prestige Collection" alors que ce film n'est pas a priori associé à United Artists. Une copie 1.33 4/3 noir et blanc correcte pour un film aussi ancien. On ne repère pas vraiment de bidouillage numérique, il y a des saletés, des moments qui sautent. Ce n'est pas de la grande restauration, mais nous avons quand même une copie d'un niveau très acceptable. VF incluse, mais pas de STF. STA inclus. Zéro bonus, même pas de bande annonce.

Le film est sorti récemment en France Chez Wild Side dans un coffret Collector le couplant pertinemment avec "La rue rouge".
