Nao, une adolescente reveuse (et accessoirement presidente du club de photos de son lycee), passe son temps a photographier le vent, jusqu’au jour ou ce dernier lui joue un tour en fesant voler un chat devant ses yeux. Nao et ses amis Miki et Jun vont decouvrir que derriere vents et nuages se cachent des choses a proprement dire etonnantes…
FM est une serie malheureusement on ne peut moins connue en son propre pays—le Japon, et ce malgre s’y etre vu descerne un prix, d’avoir etre realisee par le studio Production I.G. (Kookaku Kidootai: Standalone Complex / [ Ghost in the Shell ] TV (2004), Blood+ TV (2005), Le Chevalier d’Eon TV (2006) ) et d’avoir vu des gens comme Oshii Mamoru (Urusei Yatsura / [ Thos obnoxious Aliens ] a.k.a. Lamu TV (1981), Twilight Q OVA (1987), Avalon (2001) ) a la production ou Kawai Kenji (Mezon Ikkoku /a.k.a Juliette, je t’aime TV (1986), Kidoo Keisatsu Patlabor / [ Mobile Police Patlabor ] (1988 – 2003), Kyuuketsuki Miyu / [ Vampire Princess Miya] TV (1997) ) a la BO.
La raison principale etant que, comme d’autres series dans le meme cas, sa diffusion a essentiellement ete limitee a des diffusion satellitaires (les bouquets Sky Perfect ou BS), voire au PPV (Pay-per-view).
Si la diffusion sur les reseaux terrestres—le fameux “Chi-digi” ou la “digitale terrestre” (sorte d’equivalent de la TNT ) francaise) represente la condition sine qua non de la notoriete publique (le succes n’etant pas forcement au rendez-vous, par contre!), les series d’animation y diffusees restent TRES commerciales, voire ne sont pas rarement plus que des vitrines pour des jouets ou autres gadgets (Pokemon, Yugi-O, Vanguard, Beyblade), sont déjà basees sur des series tres populaires en publication (One Piece, Bleach), ou ne sont que des eniemes derives d’une (seule) serie originale datant de Mathusaleum (Gundam Age / 00 / Seed Destiny / Seed / X (Crossbone) / Wing (W), G (Butoden), V (Victory), ZZ (Double Zeta), Z (Zeta), Mobile Suit Gundam), ou encore des variations sur des concepts qui ont depuis longtemps perdu toute originalite (Sailor Moon, Wedding Peach, Precoeur, etc, etc) ou la continuite d’une serie que connaissai(en)t déjà une ou plusieurs(!!) generation(s) precedente(s) (Meitantei Conan / Detective Conan (10+ ans), Crayon Shin-chan (15+ ans), Nintama Rantaro (15+ ans), Doraemon (30+ ans)



Tout ca pour dire que l’animation japonaise a, toute consideration de “qualite” exclue, depuis au moins une decennie, une serieuse tendance a tourner en rond et du mal a se renouveler.
De temps a autre pourtant, quelque serie un peu “autre” montre son bout du nez, moins “boudee” par le publique, que par les networks qui, comme partout ailleurs, n’ont en fait que peu a faire de considerations artistiques, culturelles ou qualitatives.
Ceci nous amene donc a FM, une serie un peu ovni, et ce, a plus d’un titre.
Son graphisme est ainsi quelque peu enfantin (mais completement maitrise), rappellant ainsi (dans un tout autre registre) Crayon Shin-chan, et semble a ce titre cibler essentiellement les enfants. La mise en couleur et l’animation est tout en douceur, tout en jouant pourtant sur des effets reminiscents de style d’une certaine animation d’”auteur” a l’europeenne.
L’univers (dont les adultes) ne sont pas exclus, semble etre centre sur des enfants / adolescents, a travers les yeux desquels, le spectateur vivrait cette etrange aventure.
L’aventure en elle-meme, et tout en epousant la forme du recit d’apprentissage (ou “coming-of-age-story” pour nos amis anglo-saxons), utilise comme mode narratif celui d’une certaine feerie.
Ainsi, FM a toute l’allure d’un conte ou d’une legende ou, au detour de l’imaginaire et la reverie surgit soudainement le fantastique.
Si les conteurs japonais essaient souvent de cerner l’indiscible que sont les sentiments humains, en utilisant ici quelque chose d’aussi impalbable que le vent lui-meme, les createurs de FM propose un voyage assez elegant et entrainant a ceux dont le coeur reste ouvert a la brise venant de loin et qui entraine vers l’aventure et le reve…
Entre les gratte-ciels et building se faufile ainsi le vent, susurrant a ceux qui veulent bien l’entendre, merveille et fantastique, comme un appel, le tout souligne par une magnifique bande-originale.
Dans cet etrange pays qu’est le Japon et ou toute chose et tout etre a une “ame” (le Japon est animiste), au final, il n’est guere etonnant que le vent-meme ne commence a se montrer facetieux.
FM est egalement de par son univers—essentiellemnt “scolaire”, et sa societe, ses relations humaines, une serie purement japonaise.
Visuellement donc, le style est assez etrange, et rentre assez mal dans les canons “habituels” de l’animation nipponne. Si les arriere-plans simplifies et limites a de simples esquisses n’etonnent pas vraiment, le chara-design assez caricatural et passalement “deforme” parait plus bizarre, meme si utilise au Japon dans des series aussi populaires (et increvables(!), voir p.ex. Crayon Shin-chan).
Cependant le cote caricatural est attenue, et tres vite, l’on trouve un cote mignon (meme si hors des normes du “kawaii” traditionnel) et surtout un cote “poetique” indeniable.
Si pour les uns “Dieu est dans les details” (“God is in the details”), la beaute est peut-etre dans la simplicite…?
Le public europeen attribuera peut-etre un cote “auteurisant” aux visuels, mais cela n’est sans doute pas le but recherché initialement par le staff creative de la serie, qui de leur cote essayent plutot de capter le cote ephemere des choses.
Parmi les personnages principaux, l’on retrouve:
Nao, presidente du club de photos de son lycee. Reveuse et assez dans la lune, elle n’en reste neanmoins pas un personnage reflechi lorsque la situation le demande.
Miki, vice-presidente du club de photos et amie de Nao. Si elle peut paraitre indecise, elle garde les pieds plus ancres dans la realite et consitue un pendant moins tete-en-l’air que sa meilleure amie.
Jun, camarade de classe de Nao (et ayant vraissemblablement le beguin pour Nao). Des trois, il est le plus facilement depasse par des evenements, il est vrai, assez incroyables au final.
Mr. Taiki, professeur de mathematique de la classe de Nao. Bourru et un tantinet arrogant, l’on devine qu’il possede un coeur “gros comme ca” en plus de quelques secrets (tres vite eventes d’ailleurs).
Une serie donc tres chaleureusement recommande, et dont la magie enchantera les petits, les moins petits et...les franchement grands.

Fujin Monogatari: 4.25 / 5