Une rescapée des camps de la mort (Valentina Cortesa) prend l'identité de sa meilleure amie morte. Elle arrive aux USA, réalisant que le fils de son amie et sa tante vivent dans une riche maison à San Francisco. Elle y rencontre le gardien légal du fils (Richard Basehart), qu'elle finit par épouser. En emménageant dans la maison, elle sent que quelque chose ne tourne par rond. Serait-ce la très protectrice gouvernante (Fay Baker) qui s'est occupée du jeune garçon? Elle se tourne alors vers l'officier qui l'a aidée à la sortie du camp (William Lundigan), avocat de son état.

Excellent thriller (en fait, l'un de mes préférés), mâtiné de suspens "hitchockien", et définitivement pas un film noir. Et dotée d'une remarquable photographie noir et blanc. Du pris sur le vif avec décors naturels de San Francisco. Un scénario assez remarquable : on a quand même une héroïne qui ment, pique l'identité d'une femme morte dans le camp de Bergen Belsen. Je me demande même s'il ne s'agit pas d'un des tous premiers films à montrer des scènes d'un camp de la mort? Même si les détails sont inexacts (aucun soldat US ne fut là pour la libération des prisonniers, entre autres)
Wise abonde dans le sens du thriller genre Soupçons, en ajoutant sa touche 40's avec des codes du film d'épouvante. Ombres menaçantes, musique stressante (excellente partition d'A. Newman, par ailleurs). Il y ajoute une voiture hors de contrôle qui dévale les rues de SF à une haute vitesse...extraordinaire travail de caméra et des cascadeurs!
Wise prend l'ensemble non pas pour un mélodrame noir, mais pour un vrai thriller avec de fortes personnalités en quête de lendemains meilleurs- tous prenant des voies peu amènes pour y arriver. Le personnage de Richard Basehart est un vrai bijou d’ambiguïté et de tension.
Le scénario brocarde également le racisme latent post- guerrier qui existait sur les immigrés arrivant d'Europe.
Il y a d'ailleurs à noter l'utilisation d'images documentaires de migrants fuyant la guerre, laissant leurs maisons détruites et leur vie anéantie. Le parallèle avec ce qui vit aujourd’hui avec La Syrie (entre autres pays meurtris) et leurs migrants est assez criant... et la xénophobie ordinaire toujours aussi présente. L'homme semble ne rien apprendre de l'histoire.
93mn de haut suspens, avec une intrigue prenante, des personnages ambigus hauts en couleurs - un scénario qui entraine le spectateurs sur de belles fausses pistes :
Spoiler : :
Spoiler : :
version anglaise 2.0 avec sta et ste, 1.33:1
Très conseillé!