
Quatre soldats d'élite de la marine américaine, appartenant aux fameux "navy seals", partent à l'avant-garde d'une mission destinée à assassiner un chef taliban dans un village reculé d'Afghanistan. La mission tourne au fiasco...
Peter Berg, après une carrière d'acteur tendance néo-noir ("Last seduction", "Copland"...) attaque une carrière de réalisateur de divertissements, où le pas mal ("Bienvenue dans la jungle", "The Kingdom") côtoie le médiocre ("Hancock") ou la nullité post-"Transformers" ("Battleship" bien sûr) !
Sa filmographie connaît un tournant en 2013 avec le succès (américain essentiellement) plus sérieux "Du sang et des larmes". C'est le premier titre d'un cycle de trois films (pour le moment) où il met Mark Walbergh en scène dans des drames d'action fortement liés à l'actualité américaine (les suivants sont "Deepwater" et "Traque à Boston").
Je partais très tiède sur ce "Du sang et des larmes", le début abusant un brin des coucher de soleil orange à la Michael Bay et des rituels bourrino-virils rappelant "Démineurs", aux airs de déjà-vu.
Pourtant, lorsqu'il bascule dans son vrai sujet de film de guerre, "Du sang et des larmes" (un titre tout sauf mensonger !) s'avère très efficace. Cuisinant avec vigueur les genres cousins que sont le film de guerre tendance "patrouille perdue" et le survival (comme dans "Sans retour"), Peter Berg signe un film d'action éreintant, très tendu, servi par quatre acteurs remarquables (Mark Whalberg, Ben Foster et Emile Hirsh, et plus étonnant Taylor Kitsch, plus convaincant que dans "Battleship" !). Ce contexte de chasse à l'homme sur fond de villages afghans fait même remonter quelques souvenirs de "La bête de guerre"...
Ca saigne, ça se casse, ça tombe (ouille les chutes dans les rochers !), ça tue, ça rampe, ça bave, ça hurle... Bref, "Du sang et des larmes" est un survival très intense, un film d'action vraiment réussi et entraînant, qui n'oublie pas son contenu humain. Certes, les talibans sont trop réduits à des stéréotypes grimaçants voire de simples cibles de fêtes foraines pour prendre chair, même en tant que méchants. Oui, la fin (pas mal romancée par rapport à l'histoire réelle) paraît reposer sur une vision un brin simple de la géopolitique afghane. Oui, mais en tant que film d'action violent, "Du sang et des larmes" m'a vraiment convaincu et entraîné. On en sort bien lessivé !
Vu sur le replay d'OCS, 2.35 HD.