
Un film noir r&ussi, de manière inattendue. En fait, je me disais que le réalisateur, Joseph Pevney, manquait justement de reconnaissance quant à son travail. Non pas qu'il soit un grand réalisateur, mais un artisan effectuant un job attendu, mais toujours très pro, et avec généralement une excellente direction d'acteur. Il me fait penser à des personnalités comme Jack Lee Thompson, ou Gordon Douglas.
Ici, c'est un curieux mélange de tranche de vie quasi ethnographique sur la communauté italienne (bon, l'accent de Brooklyn de Tony Curtis n'est pas vraiment crédible, mais passons) doublé d'un thriller noir, et triplé de suspense. Le dernier quart d'heure fait vraiment flotter un parfum de suspense réussi sur l'identité du tueur, mais surtout sur son motif. se révélant inattendu, emprunt de racines de culpabilité chrétienne de la meilleure (ou pire) espèce qui soit.
D'ailleurs, et c'est assez surprenant sur la dernière minute,
Spoiler : :
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Le scénario s'avère habile malgré un point de départ hyper classique, et sa nature s'étoffe au long du film. c'est la seconde partie qui demeure la plus réussie, tant dans les dualités des personnages que de l'intrigue qui s'opacifie.
Franchement, Gilbert Roland emporte le morceau haut la main. Ce pêcheur italien, tout en gouaille, heurts et coeur ouvert fait plus vrai que nature, et jusqu'au bout du film, même quand les pires soupçons pèsent sur lui.Curtis ne déshonore pas, mais son interprétation (qu'on sent quand même bien bridée dans ses envolées mélodramatiques) reste en droite ligne de se précédents films.
50's obligent, les femmes sont réduites à portions congrues dans ces histoires d'hommes, même si Marisa Pavan se débrouille bien avec son rôle de midinette qui s'ouvre à l'amour sacrifié.
Filmé en CinemaScope Noir et Blanc solide, avec un joli sens du cadre et des cadrages visages. Belle photo extérieure comm éclairages intérieurs ingénieux.
Une simili-série B Universal de belle volée et 86mn qui tiennent la route. Pevney devrait vraiment être plus regardé que ce qu'il n'est aujourd'hui, notamment avec d'autres oeuvres comme l'Homme au Mille Visages (sa bio sur Lon Chaney, aussi en scope NB), mais également tous ses films avec Jeff Chandler - autre acteur un peu oublié, hélas comme Brisants Humains ou The Plunderers - et même son autre film avec Tony Curtis , La Police était au rendez-vous - où il jouait aussi une jeune flic. J'ai fatalement une certaine tendresse pour son The Crowded Sky/Les prisonniers du Ciel/Alerte en Plein Ciel, film catastrophe avant l'heure, avec ses jolies miniatures, et ancêtre de 747 en Péril. Pour le sujet:
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Vu sur le DVD UK de chez Screenbound, de qualité honorable... mais à la définition médiane, hélas, mais au format 2.35:1 et 16/9e.