Aucune critique ni review pour Tommy?? Eric s'y colle juste avant son passage sur ARTE demain à 20H45
Suite à un traumatisme lié a la mort de son père, le petit Tommy devient sourd, muet et peut être aveugle. Il est pourtant fasciné par sa propre image que refletent les miroirs. Il devient par instinct un champion de flipper, adulé par les jeunes. Projeté à travers un miroir par sa mère, il retrouve ses sens et devient un nouveau Messie que ses adulateurs vont tenter de tuer..
Tiré de l'opera rock des Who, Tommy tourne autour des agressions de notre société que la jeunesse subit, les mythes éphémères que notre société de consommation crée, des institutions religieuses et cultes paiens, des institutions bourgeoises.. des thèmes qui ne pouvaient que rejouir Ken Russel et nourrir ses délires et fantasmes.
Tommy n'est que l'histoire d'un destin christique mélée d'élements de psychanalyse de pacotille et d'idolatrie où Russel avait la possibilité d'étaler toutes ses obsessions.
On assiste donc au cheminement d'un nouveau Messie, Tommy, sa naissance, son adulation, sa destruction et sa resurrection.
Tout empreint de psychanalyse- tout part du traumatisme subi par l'enfant suite à la mort de son père, son absence, son souvenir, son manque- on retrouve dans Tommy tout ce qui fait le cinéma de Russel.
Bourré de clins d'oeil et de references, Tommy accumule les symboles: Anges nazis, crucifixions, croix, pelerinages et reliques le tout baignant dans un mauvais gout clinquant et kitch à volonté, relié par les chansons des Who.
Pourtant Tommy malgré sa richesse visuelle et thématique laisse un petit gout de deception et d'ennui. Il manque à Tommy ce brin de folie, cette démesure, on reste ici dans le conventionnel le plus simple et une symbolique des plus plate presque gadget.
De ce fait, le film devient une trés belle baudruche mais qui vite se dégonfle malgré la réussite de certaines séquences.
En ce sens, la mer de boue dans laquelle se noie la mere de Tommy, la partie de flipper, l'emeute detruisant Tommy... font partie des plus beaux moments du film, empreint de cette force emotive dont le film manque cruellement.
Car voilà le deuxième défaut du film: son manque d'emotion. Entre les mains de Russel, Tommy devient un simple objet catalyseur de tous ses délires tant et si bien qu'il en oublie l'emotion propre au personnage qui n'est plus qu'une simple poupée dont finalement on se moque un peu.
Du traumatisme de cet enfant qui le fait basculer dans cet autisme, de son drame, sa douleur, son martyr puis son ascension christique et sa renaissance il ne reste que l'étalage des délires du réalisateur.
De l'agressivité et la subversion du récit, Russel n'en a gardé que la superficialité.
Hormis les délires et la symbolique, la musique des Who et la réussite de quelques scenes, Tommy se laisse regarder avec une certaine indifference.
Au générique hormis les Who et donc les bouclettes de Daltrey, la prestation de la Turner en Acid queen, Eric Clapton et Elton John qui ressemblait encore a un être humain et non pas un jabba crapaud géant, l'excellente Ann Margaret, on retrouve en guest Robert Powell et Jack Nicholson mais aussi un Oliver Reed tout boursouflé et empaté, beau symbole de notre société de consommation
Un peu déçu donc Eric d'autant plus que je n'ai jamais été un adepte des délires et obsessions de Russel!
Esperons que beaucoup d'entre vous ne ratebt pas sa diffusion demain suivi d'un doc sur l'année 1967.