Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

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comte vonkrolock
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Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par comte vonkrolock »

Deux policiers, le vieux briscard Brett Ridgeman et son partenaire plus jeune Anthony Lurasetti, sont dénoncés pour leurs méthodes douteuses lorsqu'une vidéo est publiée par les médias. Les deux hommes sont donc suspendus. Sans ressources financières, ils décident de basculer dans la criminalité. Mais ils vont être rapidement dépassés par ce qui les attend.

J'avais apprécier Bone Thomahawak, j'étais passer à coté du très conseiller Section 99 avec justement un Vince Vaughn revenu en état de grâce du moins dans des rôles plus dur. On le retrouve ici au coté de Mel Gibson dans un film pas spécialement facile à suivre, pas que le scénario soit spécialement complexe. Mais pour qui connais Bone Tomahawk, le rythme imposé par Craig Zahler, sa manière de traiter la matière d'un scénario anti-stéréotype. Vu la longueur du métrage 159 mn, aussi long qu'un film de Kurosawa :D

Et s'est bien là, la vrai force d'un cinéma comme le sien être loin de ces chemins ultra-balisés habituel, oui une planque dans un véhicule s'est long, oui certaine situation semble très conne, et oui le 21ème siècle est loin d'être celui que nous vend Marvel ou Disney :mrgreen:
Mais force est de constater j'ai complétement kiffé comme dirais un djeuns d'aujourd'hui, alors qu'un film comme Locke avec Tom Hardy, m'avait totalement désintéressé, sur ce polar se ne fut pas le cas malgré la longueurs excessives de certain passages. Et puis quel casting 3 étoiles quand même 8) ont y revois des actrices qu'ont avait plus l'occasion de trop voir sur le grand écran comme Jennifer Carpenter, Laurie Holden, ou auquel ont ne prêtait plus grande attention comme Vanessa Bell Calloway dans cette grosse série B vraiment Tarantinesque.

Du coup s'est fait je me suis commander le Section 99 que j'avais loupé à l'époque.

Concernant le BR sur lequel j'ai pu me découvrir se bien sympathique Drame/polar/Comédie. Rien n'a redire encore une fois Metropolitan prouve l'excellence de son travail, avec quelques bonus pertinent comme ces interviews nommés : Conflits Moraux, bon on y apprend rien de nouveau que se qui est place aujourd'hui dans un système ou tout n'est plus que fric, mais de l'entendre de la bouche de Mel s'est délectable. Surtout qu'il adore se genre de personnage qu'il ne peut jouer souvent le système étant se qu'il est. Mais ont retrouve un peut de se qui était ultra plaisant a voir sur Payback 8))

Un making-of en trois partie d'une durée totale de 40mn plutôt bien fournie avec nombreuses interventions de la plupart des acteurs principaux du réalisateur toujours sur le même principe que Conflits Moraux.

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hitcher
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par hitcher »

comte vonkrolock a écrit : mer. août 14, 2019 4:31 pmont y revois des actrices qu'ont avait plus l'occasion de trop voir sur le grand écran comme Jennifer Carpenter,
Pour le coup, vu son temps à l'écran, n'importe qui aurait pu faire le rôle.
La pauvre :lol:

Plutôt bien aimé ce film, même si effectivement il y a des longueurs.
Il n’empêche qu'il m'est resté dans la tête (ce qui est bon signe et rare dernièrement), je lui accorderai peut-être une seconde vision pour voir s'il se bonifie.
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par comte vonkrolock »

Y des longueurs certes, mais sa passe largement mieux qu'un Tarantino :mrgreen:
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MadXav
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par MadXav »

J'ai adoré pour ma part. Le rythme lent ne m'a absolument pas gêné, bien au contraire. Ca participe à l'ambiance réaliste du film, ça donne corps aux personnages, au même titre que ces nombreux dialogues du quotidien, ces petites vannes entre collègues, ces réflexions de tout les jours.
Bref, c'est un film très humain, sur le devoir, la loyauté, les promesse, la famille.
C'est un film sec, brut, assez violent par moment, jouissif dans ses situations les plus tendues. Mel Gibson est magistral.
Pour moi c'est du très bon cinéma et effectivement, c'est un film qui aurait pu être mis en boite par un Tarantino débutant. Le Tarantino de Reservoir dog, ou plutôt celui que Jackie Brown. Malheureusement pour moi, ce Tarantino est mort et je suis heureux de découvrir aujourd'hui un petite pépite comme celle-là. Humble, bien écrite, avec des personnages soignés et des dialogues parfaits.
L'un de mes très bons films de l'année.
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comte vonkrolock
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par comte vonkrolock »

MadXav a écrit : lun. déc. 30, 2019 2:15 pmMalheureusement pour moi, ce Tarantino est mort et je suis heureux de découvrir aujourd'hui un petite pépite comme celle-là. Humble, bien écrite, avec des personnages soignés et des dialogues parfaits.
L'un de mes très bons films de l'année.
S'est clair que Tarantino et sont coté trop bigger than life, il nous emmerde depuis pas mal d'années. Il n'est clairement plus que l'ombre de lui même. Au lieu de se bouger le cul, il a laisser la place à d'autre, tant mieux !

Dommage que Craig Zahler après 3 excellent métrage ne soit toujours pas reconnu en tant qu'auteur car il dégage toutes les qualités du cinéma de genre qu'ont apprécie et de loin. Vivement la suite, s'est tellement rare un réalisateur qui aligne 3 métrages plus que correcte de nos jours :roll:
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par Cosmodog »

Je suis partagé. Comme pour les deux films précédents, Zahler prend largement son temps. En ces temps de caractérisations de personnages souvent sacrifiées ou bien dégrossies à la truelle (coucou Michael Bay !), prendre le contrepied de cette aberration scénaristique est plutôt bienvenu. Donc comme à son habitude Zahler laisse de grandes plages d’exposition, de dialogues, de contexte... c’est un peu long mais là on s’y attend, donc on accepte ce rythme lancinant. Mais au fond, sous couvert de trop vouloir en faire, je trouve que finalement ça alourdit le film. Surtout qu’au fond on retrouve des poncifs éculés, avec situations téléphonées qui viennent plomber le film
Spoiler : :
Non mais le coup de la bague de fiançailles, le coup de fil en plein carnage, on le voit venir de loin ! Et pfff c’est vraiment du réchauffé
en plus de quand même un peu trop laisser le réalisme flirter de près avec le pathos de base. A ce titre est ce bien utile de développer le personnage de Jennifer Carpenter ?

C’est un parti pris en fait, que si l’on accepte, a aussi son charme. Mais le rythme s’en ressent un peu tout de même, et je trouve que Zahler oublie quand même une nécessité d’urgence dans l’action. Voire des personnages discuter tranquillos a 2 a l’heure quand tout de même il faudrait passer la seconde, ou avec un peu trop de coolitude malgré le danger, les blessures qui paraissent bizarrement indolores ou la mort imminente, on papote... ces aspects là font un peu tache, sans compter la marque de fabrique maison, les scènes trash/violence sèche soudaine, saillies désormais qu’on attend patiemment. Comme Block 99, beaucoup de temps est passé à rendre crédible/authentique des situations et personnages pour finalement mettre cette construction réaliste en péril par un excès de violence extrême. Là où pour moi ça plantait le film comme Block 99, c’est ici sur le fil du rasoir, donc ça passe.

Un film singulier de par sa forme tout en restant très balisé finalement dans ses enjeux. Pas désagréable à suivre, mais à trop vouloir en faire, le côté appuyé saute au yeux et les protagonistes en deviennnent paradoxalement un peu désincarnés.
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par leWalrus »

Découvert le scénariste/réalisateur avec ce Dragged Across Concrete que j'ai beaucoup aimé.
Le film est à l'image de ses personnages : il traîne un peu les pieds. Ce qui est souvent rebutant fonctionne plutôt bien avec ce film.
Les personnages sont beaucoup plus épais que dans les films du même genre actuel et les "explosions" de violences sont décuplées par cette dilatation temporelle.
Après une bonne première heure d'exposition on s'attache aux personnages même si l'on voit venir la fin (ce qui gâche un peu son impact à mon avis).
Je recommande pour les amateurs de polars secs et désespérés.
Shinji
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Re: Trainé sur le Bitume (2018) de S. Craig Zahler

Message par Shinji »

J'ai enfin pris le temps de regarder ce 3ème film de Zahler en BR, et je ne l'ai que d'autant apprécié.

Il continue ici à tracer sa route en se plaisant à détonner de la production cinématographique actuelle. Pour cela, toujours pas de gros budget ni donc de "money shot" ; lui préfère se cantonner (pour l'instant) à de l'artisanat pour raconter ses histoires sur pellicule, gardant du même coup toute liberté de manoeuvre. Cela le prive certes d'une grande exposition, mais pas de public comme semble le prouver une certaine fanbase qui s'est constituée autour de lui (avec toutefois des détracteurs à part égale).

Tel un nouveau Carpenter (à la fois scénariste, réalisateur et musicien, et venant lui aussi du western), la force de ses films tient avant tout au scénario et à des personnages servis par des acteurs très bien castés (acquis par son statut d'auteur cinéaste) jusqu'au moindre rôle, chacun étant traité avec autant d'importance quelle que soit leur durée de présence à l'écran.

La différence avec Big John tient en dehors du genre (et encore...) à un récit qui prend son temps, dilué à l'aide de plans fixes et de scènes où malgré l'impression qu'il ne se passe rien, les mots pèsent autant que les actes. Il fallait ainsi oser commencer ce film non pas sur les flics mais sur l'un des hommes qui va participer au braquage dès sa sortie de prison. De la même façon, le récit fera un petit écart avec une femme qui ne parvient pas à reprendre le travail après son congé maternité. Il y a évidemment une raison à tout cela, et c'est ce qui contribue aussi à établir une atmosphère prenante malgré la longueur du film, ou chiante si on n'adhère pas à ce procédé de narration.

Les moments d'éclats que continue d'utiliser Zahler ont d'autant plus d'impact une fois les éléments en place, (un peu) moins frontaux là où je trouvais que des passages de Section 99 étaient "too much" par leur côté grindhouse. Cela tient aussi au fait qu'on ne se fiche pas de ce qui peut arriver à tout moment aux personnages, face à un mal encore une fois déshumanisé (ici des hommes qui restent masqués). Motivés par des intentions qui sont ce qu'elles sont, ils prennent des décisions qui vont les mettre face aux conséquences que celles-ci engendrent. Bien qu'ils sachent que "ça pue" comme se plaît à le répéter Vince Vaughn, il est trop tard pour faire machine arrière.

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