
Belle déception pour cette suite qui rappellerait presque les DTVHS Disney des 90's. Vice-Versa 2 est malheureusement une triste redite de son aîné, en beaucoup moins bien sur tous les points. Le scénario reprend donc la même idée d'une émotion a priori indésirable (Anxiété remplace Tristesse) dont on finira par comprendre qu'elle a bien son utilité, tandis que Joie admettra qu'elle a (encore) fait fausse-route par son totalitarisme du bonheur. Riley, de son côté, affronte une étape adversive et fait tous les mauvais choix possibles avant de corriger le tir sur le finish.
Le film vendait la survenue de la puberté, et donc de l'adolescence, comme moteur narratif, mais le souci est qu'il se débine complètement, se contentant des mêmes enjeux qu'avant (la peur de perdre ses amis du fait d'un changement scolaire et la nécessité de s'intégrer dans un nouvel environnement) et évitant les thèmes propres à cet âge (les parents sont absents du récit, donc pas séparation-individuation par la conflictualité, et sans aller jusqu'à traiter frontalement la sexualité, évoquer le désir amoureux aurait été un minimum), peut-être même encore moins que dans le 1er et ses courts-métrages associés.
La construction de la narration est plus laborieuse, les allers-retours entre le monde réel et la vie intérieure de Riley se font lourds, le montage des événements sonne parfois forcé, le périple des émotions originelles est peu intéressant du fait de la pauvreté en idées nouvelles des métaphores du fonctionnement psychique, et Anxiété est très irritante ; c'est sans doute voulu mais comme elle a un temps de présence maximal et que, contrairement au précédent duo Joie-Tristesse, elle n'est pas contrebalancée par les autres émotions qui sont sans relief (allez, je sauve Embarras), bah ça devient vite gonflant, surtout qu'elle signifie assister en parallèle à une succession de comportements systématiquement nuls de la part de l'héroïne.
Vice-Versa 2 m'est ainsi apparu ennuyeux, pas très fun (exception de la meilleure scène du film avec Bloofy et le chevalier de jeu vidéo, inventive, absurde et drôle), pas particulièrement touchant, et même, à quelques occasions, moche (l'avalanche de mauvais souvenirs) ! Même la fin et la séquence post-générique sont décevantes de facilité. Bas de classement Pixar et anti-thèse du 1er opus, donc, ce qui active la petite émotion bleue en moi.