Lewis, tout comme Edgar G. Ulmer dans DETOUR, par ex., parvenait à rendre ce "plus" à la série B. Une atmosphère, un sens de la mise en scène, du langage cinématographique... La Mort de Brian Donlevy est exemplaire (le tueur sourd, c'est lui), le final est sublime
et Richard Conte donne un épaisseur inattendue au méchant de service. Une froideur ambiguë, qui le rendrait presqu'humain. Il y a beaucoup de douleur qui traverse le film, du personnage de la femme de Richard Conte, jouée par Helen Walker (est-elle folle?). Brian Donlevy, justement... mais également Lee Van Cleef qui opère déjà un magnétisme de méchanceté palpable.
Jean Marshall est un peu plus transparente, sorte de Veronica Lake sur le retour, je ne trouve pas son role très intéressant. C'est plus du côté des seconds rôles que Yordan et lewis semblent diriger leurs efforts. Ted de Corsia (bettini) s'avère là aussi révélateur de l'ambiguïté du film : son rôle de victime condamnée (il s'allonge pour mieux se faire tuer, s'étant résigné) est exemplaire.
Ce n'est pas tant un film noir tel qu'on le coçoit, mais comme à son habitude chez Lewis, un mélange de genres : Gun Crazy mélangeait mélodrame, films de gangsters et film "noir", So Dark The night le film de tueur en série et mystère à la Agatha Christie, A Lady Without Passport -à mi-chemin entre le thriller exotique, le fi et le film d'espionnage-lm noir. Il signe ici l'un de ses meilleurs films, peut-être le plus ambitieux. Curieusement, il reste assez en retrait des classiques du genres, alors que son atmosphère de brutalité est assez hors du commun. Mineur au regard des Faucon Maltais ou autres En Quatrième Vitesse, mais hautement recommandable!
Vu sur France 3 dans le cadre du Cinéma de Minuit dans une copie que j'ai trouvé vraiment belle, et d'un son aux dialogues clairs. Très agréable!
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