IN THE CUT - Jane Campion (2003)

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Haribo
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IN THE CUT - Jane Campion (2003)

Message par Haribo »

Professeur de lettres new-yorkaise, Frannie vit seule. Bien qu'étudiant l'argot et les romans policiers, elle s'est toujours tenue loin de l'aspect glauque de la ville. Un soir, dans un bar, elle est le témoin d'une scène intime entre un homme et une femme. Fascinée par l'intensité de leur passion, elle n'a que le temps de remarquer le tatouage de l'homme et la chaleur de son regard. Le lendemain, elle apprend qu'un meurtre a été commis tout près de chez elle. Malloy, le policier chargé de l'enquête a le sentiment qu'elle sait quelque chose. Frannie se sent attirée par cet homme, mais son attitude l'effraie tout autant que le tatouage sur son poignet. Le doute s'insinue en elle…

Pause polar pour Campion. Rien de bien nouveau au rendez-vous, d'ou certainement la propension de Campion à en rajouter dans l'esthétisant, s'amusant avec la profondeur de champs de manière gratos histoire de renouveller l'affaire, histoire de flouer un peu les spectateurs sur l'avarice du contenu.
Une approche qu'on retrouve dans sa direction d'acteurs, JJ Leigh parle avec Meg Ryan un pied sur le frigo, bing la caméra va cadrer son genoux et revient sur le visage. Tout le travail de gestuel des acteurs va dans ce sens. C'est de ce niveau là. Faudrait voir à masquer qu'on regarde surtout pas un de ces thrillers à la con US, on est devant un thriller qui n'en est pas vraiment un, mais un véritable portrait de femme célibataire qui se résume à quatre mots : le mal de bite. Campion va nous indiquer le plus court chemin entre le cerveau et le clito. D'ou le trouble qui nait d'une pipe glauque dans des chiottes salles. (plan hardcore baveux) En 2003, on peut être en droit d'attendre autre chose.

Bien sur, l'intrigue n'est qu'un pretexte à souligner la trajectoire libidineuse d'une femme prise dans l'axe attraction / répulsion cher à notre ami !JEMO! :D . On ne s'ennuie pas vraiment mais on peut être triste devant un film aussi prévisible de la part de Jane Campion, aussi creux, superficiel et faussement intello.
Meg Ryan est la bonne surprise du metrage, sa confiance nette en la cinéaste transpire à chaque plan. Les scènes d'amour sont plutôt meilleures que d'habitude, tout ca est plutôt joli à regarder, mais malheuresement le thriller clitoridien (magnifique titre) ne se hisse pas au niveau d'un SLIVER. Barre placée très haute donc.
Ouais bon, tant qu'à faire autant revoir A LA RECHERCHE DE MR GOODBAR qui témoignait de son époque au moins.

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DVD Z2 Fr Pathé: image plutôt bonne, compression pas toujours top. 5.1 excellent qui restitue une belle atmosphère sonore très travaillée.
1 Bande Annonce -
Commentaire audio de Jane Campion et de la productrice Laurie Parker.
Interviews de Jane Campion et Meg Ryan - J'ai une dispense du médeçin.
Les coulisses du tournage - BOF !
7 scènes inédites - M'OUAIS.

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Kevorkian
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Message par Kevorkian »

On m'a forcé à aller le voir, la BA m'ayant ôté l'envie... et finalement j'ai trouvé ça moins mauvais que ce que j'aurais cru. Même si j'ai pas adoré, j'ai trouvé intéressant l'approche du genre par la cinéaste, ça oscille élégament entre thriller et étude de moeurs. C'est parfois glauque, Meg Ryan est zolie et ça reste modeste dans la forme.

3/6
MovieRev
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Message par MovieRev »

Moi j'y avais trouvé mon compte.

Maintenant, les arguments de Haribo sont tellements recevables, que je me referrai bien une vision.

SWS n'est pas encore venu nous dire que ça manque de sodomie frontale, donc je le dis : c'est le cas.
Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

En effet, pas de sodomie frontale, c'est bien dommage :D

Toutefois, j'ai été séduit par ce beau portrait de femme. Meg Ryan se révèle... actrice :!:

Ce qui est plutot rare, c'est de voir un film sur une relation sexuelle entre un homme et une femme , et non pas une relation amoureuse. Explorer la sexualité féminine est rarement donné à l'écran, et Meg Ryan interprète de manière assez radicale une femme paumée dans ses désirs. le film vient de méler à un autre problème d'identité, celui du tueur qui découpe ses victimes féminines.

Comme le disait haribo, c'est un thriller qui n'en est pas vraiment un. il déroutera les aficionados du thriller à la Shannon Tweed, qui se feront chier (bah poui merde, il va falloir réfléchir!). D'autant plus qu'ici, c'est une femme qui est aux commandes (et dans le film et derrière la caméra). Tous les hommes sont, grosso merdo, des handicapés de la vie. L'étudiant persuadé que sa prof le veut lui, le flic sexiste au langage ordurier (mais qui vit un divorce peu assumé), etc... les femme sne sont certes pas en reste, le persoannge de Jennifer Jason Leigh restant à ce titre plutot trouble.

C'est assez cru (visuellement, narrativement et au niveau du langage) et bénéficie d'une mise en scène très travaillée, au millimètre. Obsession de la couleur rouge, qui se retrouve invariablement dans une multitude de détails qui se retrouvent en écho sur les fringues, les objets décoratifs... Les symboles affluent (celui du Phare qu'on retrouve à plusieurs endroits, du cours de littérature en passant par la table de l'inspecteur jusqu'à la scène finale).

Jane Campion retrouve aussi sa particularité de partir d'un sujet pour le dynamiter de l'inétrieur et de choisir un autre mode narratif. On retrouve l'influence de Un ange à ma table et ses plans furtifs (ici le regard de Meg Ryan perdu dans des femmes qui courent au coin d'une rue, une mariée sur le quai du métro... le détail qui créé l'atmopshère.

Lorsque je regarde un film, je demande simplement qu'on me projette dans un autre monde, qu'on m'offre une vision du monde qui n'est pas forcément la mienne. Opération réussie avec ce In The Cut ambitieux, virant parfois au malaise, étrange mélange de poésie et d'odeurs animales.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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