Un petit point sur les différentes versions du film :
La série elle-même fait six épisodes de 50 minutes, soit 300 minutes. Sans doute montrée en mono et 4/3.
Le montage ciné de l'époque faisait 150 minutes. En Dolby stéréo et 1.85.
Director's Cut effectué en 1997, 210 minutes, mixage 5.1, format 1.85.
La version longue "restaurée" : l'intrégralité de la série TV, soit 300 minutes, en 1.85 ; mixage 5.1.
Je viens de voir le Director's cut sur Ciné Cinémas Frisson en VM anglaise Dolby Stereo. A noter que c'est idiot de leur part d'avoir proposé la version anglaise, puisque les acteurs parlent nettement allemand et que la post-synchro est souvent visible. Certes, la plupart de la distribution se double elle-même en anglais, mais quand, même, c'est une belle connerie. Belle connerie aussi d'avoir apposé un signalétique "-10" à ce film (sur toute la durée du film, alors qu'ils ne sont tenus de la mettre que quelques minutes au début), alors que je ne me souviens pas que le film ait été distribué avec avertissement. Et d'ailleurs, il ne mérite pas une telle signalétique, mais bon, Ciné Cinéma et la signalétique, c'est une longue histoire d'amour....

Au moins un minuscule bon point, la signalétique était hors de l'image elle-même...
Le film lui-même, c'est du classique, du très classique. Nous suivons l'aventure du sous-marin du point de vue d'un jeune journaliste de guerre. Une longue partie introductive (trop longue, à mon avis) nous présente les personnages et la toile de fond de cette histoire. Les péripéties sont somme toute déjà vues dans des films des sous-marins (pression, grenade aquatique, voies d'eau, etc.).
Le budget de ce film fut très important pour un budget européen (15 millions de dollars) ; c'était l'époque ou le cinéma allemand avait le vent en poupe : Fassbinder, qui venait de décrocher un ours d'or à Berlin, co-produisait "Querelle" avec des américains, Herzog préparait son "Fitzcarraldo", Schlondorff avait été primé à Cannes pour "Le tambour"...
Ici, il y a certes de l'argent, mais on regrette que pas mal d'effets spéciaux sonnent faux (la tourelle, des maquettes souvent filmées maladroitement).
Pourtant, là où "Le bateau" sort du clacissisme, c'est en mettant en scène des marisn allemands à bord d'un sous-marin dans le cadre du blocus de la Grande-Bretagne. Rappelons (ce que n'évoque pasle film) qu'ils descendaient tout de même des navires civils sans trop se faire des soucis quant aux passagers. Forcément, Petersen doit biaiser en caractérisant de façon un peu simpliste ses personnages : il y a un nazi pur et dur qui fait office de "bouc émissaire", les gradés n'aiment pas les nazis et Hitler qu'ils considèrent comme un parvenu (à la limlite, ça, c'est crédible) et le reste de l'équipage s'en fout. Mais surtout, il fait de ces marins des "maudits" qui se battent, oui, mais uniquement pour repousser leur défaite inéluctable...
"Le bateau" vaut effectivement pour deux tours de force époustouflant : la traque après l'attaque du convoi ; et surtout l'épisode de Gibraltar, absolument fascinant par son efficacité, et sa tension. Ce qui n'aurait pu être qu'un film de guerre comme les autres, voire pire, un pauvre téléfilm, devient alors une fresque hollywoodienne porté par un souffle lyrique et une musique superbe. Un bon film, en somme...