Vu le bluray Pathé, et c'est effectivement formidable !
Au rang des toutes petites réserves, on se dit que parfois les contrastes et les couleurs paraissent peut-être légèrement forcés ponctuellement. Mais sinon, c'est irréprochable. Pas une poussière, une définition excellente en permanence, une profondeur de champs époustouflante... Les qualités de "super format" du Technirama (35mm horizontal et anamorphique) sont fidèlement restituées et "Le guépard" peut trôner sans rougir parmi les bluray/hddvd classiques de démonstration, aux côtés des "2001", "Grand Prix", "La prisonnière du désert", "Les révoltés du Bounty" version Brando ! Les détails, les textures, la profondeur des paysages naturels, tout est rendu avec une netteté parfaite, certains passages autrefois un peu difficiles (comme les fondus enchaînés) ont été refaits et sont devenus absolument nickels !
Ma-gni-fique ! Ca fait plaisir de voir un Visconti traité aussi rapidement dans ce format et aussi bien ! C'est vraiment le pied, bravo Pathé et vivement les suivants (ils préparent "Les enfants du paradis" notamment) !
En espérant que ça donne des idées à Warner (Mort à Venise) ou studiocanal (Ludwig) !
La bande son dts master italienne mono est elle aussi excellente. Et là, c'est même une redécouverte complète car "Le guépard" a toujours eu des soucis de son, pour des raisons d'éléments originaux perdus. La bande son italienne du dvd italien - qui venait d'une restauration des années 90 - n'était pas top du tout, chevrotante, bouchée. Là, je ne sais pas comment ils ont fait, mais c'est tout à fait excellent, avec une très bonne dynamique (les scènes de bataille à Palerme), une bande son propre, bien définie, nette, avec une excellente valorisation de la - superbe - musique de Nino Rota ! Encore, une fois bravo Pathé !
Quant au film, que dire, c'est toujours aussi unique, beau, intelligent, très avant-gardiste pour son époque par sa façon de gérer - l'air de rien - sa narration avec des flash back ou des décalages dans la chronologie. C'est le film de Visconti qui a eu le plus de moyens techniques et financiers, et tout cela est au service d'un grand spectacle populaire romanesque qui est également une méditation politique et historique d'une grande profondeur. La quadrature du cercle. Burt Lancaster toujours aussi époustouflant, devenant sans le moindre accroc le meneur de ce spectacle pourtant européen jusqu'au bout des ongles. Epoustouflant !
Pour tout dire, j'ai eu du mal à trouver le sommeil ce soir là après avoir revu "Le guépard", dans de telles conditions tant j'en ai étais retourné et enthousiasmé.
Bravissimo !
