
Qu'a-t-il bien pu se produire dans la tête de Stan Winston pour que celui-ci participe fièrement au projet de ce film en tant que producteur et maquilleur ? En effet, Détour Mortel ne révèle rien d'autre qu'une minable petite production horrifique formatée pour teenagers, se voulant en même temps un retour à l'horreur brute des années 70, mais échouant au final complètement son but. La réalisation est moche (photographie très terne), tout juste digne d'un téléfilm du dimanche après-midi, l'interprétation lamentable (aucune crédibilité dans le jeu de ces jeunes et bellâtres comédiens, qui feraient mieux de rester dans le milieu de la sitcom), les rebondissements tous plus prévisibles les uns que les autres, et il ne se passe au final pas grand chose dans cette escapade en forêt monotone, forêt dans laquelle vivent par ailleurs quelques cannibales affublés de maquillages pour le moins grotesques. Rajoutons à cela quelques effets en CGI à la sauce 2003 qui aparaissent déjà comme complètement datés et mal fichus en 2006. Grosse déception également à l'encontre des meurtres du film: on parlait de Gore alors que tout est plus ou moins filmé hors-champ, à la manière des slashers les plus gentillets qu'il y ait eu, comme Souviens-toi l‘été dernier. Cet insipide et mollasson Détour Mortel n'est qu'un avatar aseptisé de Massacre à la tronçonneuse pour l'environnement et de Scream pour l'ambiance, dont on est en droit de rester pantois face au succès public et même critique qu'il a pu récolter lors de sa sortie. Reste, la plastique louable des deux actrices...