7 ans après, je reviens dans l'ile de Tybee pour revoir ce Slayer dont j'avais des souvenirs assez vagues.
Malgré la structure du mystérieux tueur qui assassine, ca n'est définitivement pas un slasher. On est beaucoup plus dans le style d'Une Soiree Etrange matinée de gore, avec un angle inverse de Dreamscape ou Les Griffes de la Nuit, mais avec 4 ans d'avance, le film ayant été tourne en 1980.
A noter aussi que le film a été banni en Grande Bretagne du fait des scenes gore, par la politique menée par le gouvernement Thatcher et mis sur la liste des "videos nasties", 72 films interdits de diffusion en VHS.
Le choix délibéré de distiller une atmosphère plutôt que de privilégier l'action et les morts en disent long sur le but recherché. le film ayant été tourne juste avant la sortie de Vendredi 13, impossible de coller a l'oeuvre la notion de cash-in sur le modele de slasher. je relisais mon post precedent, j'en reste a peu près au meme stade. On a affaire a des adultes et pas des teenagers, ce qui le met hors sol avec le sous-genre slasher.
Vu a travers le prisme du slasher, les spectateurs n'ont pu être que déçu. Par contre, vu a travers le prisme du conte gothique aux éclairs d'épouvante et d¡horreur, il a toute sa place. De ce fait, l'auteur prend le temps d'installer ses persoannges, et de profiter de l'ambiance étrange et suave de l'ile de Tybee en Georgie où a été tourne le film.
Il y a comme une sensation d'humeur croupissante, du bâtiment abandonné, la lande perdue et l'orage approchant qui culmine avec un climax quelque peu curieux. Une ambiance Sud profond (quelque chose dont les spectateurs hors USA auront eu du mal a saisir) qui résonne aussi dans la psychologie des personnages.
le possède possède également une ambition certaine en termes visuels, de jeu sur la perspective du cadre, des ombres et éclairages sur la visages et aspergés dans le cadre de l'image. En faisant attention, on apprécie vraiment les efforts de l'équipe, dont d'ailleurs c'était le premier film.
Les effets spéciaux restent là aussi efficaces et bien executes, particulièrement le meurtre a la fourche ( qui lui aussi anticipe plusieurs qui arriveront avec Vendredi 13 3 D, entre autres) et la creature elle-même.
Ce qui d'ailleurs demeure une curiosité et revue a quel point les distributeurs qui ont mis la creature en avant sur l'affiche, ne savaient pas comment vendre le film au public. Puisqu'on ne la voit que 3 secondes vers la fin. Et cela tue d'ailleurs le suspense sur l'identité du tueur.
En revoyant la fin du film, je me dis qu'en fait il est possible de l'interpreter de plusieurs manières:
Puisque l'un des personnages revèle en amont
.
ou alors on se trouve en presence d'un cycle qui se répète, anticipant là aussi Un Jour sans Fin.
Le seul regret que j'ai est de ne pas trouver la partition de Robert Folk, qui accompagne a merveille l'atmosphere de cauchemar éveillé du film. Elle est présente partiellement sur une piste isolée du Blu Ray Arrow de 2017 (qui est Uncut).
Blu Ray qui d'ailleurs est une revelation par rapport aux autres supports, car revele le travail visuel par rapport aux VHS et autres copies charbonneuses qui ne facilitaient pas le vision des plans en clair obscur.
Pour les anglophones, je conseille l'écoute du Podcast de The Hysteria Continues (sur Apple ou Spotify), episode numero 10 sur le film. Cela apporte des elements interessants, et notamment l'interview de l'acteur qui joue the Slayer qui precise pas mal de choses sur les effets spéciaux, le tournage et l'ambiance. Il valide le fait que Craven a repris l'idée du rêve et du tueur, mais a l'inverse - tout en le portant a un niveau different.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?